[SKI] Alors ça farte ???

La situation n'est peut-être pas la même, mais ici je pense que "explosion" est le bon terme pour le ski de rando. Il y a 10 ans j'allais faire du hors piste à Morin Heights, il y avait 2-3 autos au bord de la route. Aujourd'hui il y a un stationnement pour 20 voitures et ce dimanche il était plein, avec 5-6 voitures au bord de la route. Juste par rapport à avant la pandémie, je dirais que je croise deux fois plus de monde.

Pareil pour le vélo. Quand j'ai commencé à rouler à Ste-Adèle il y avait 4-5 voitures en bas. Une belle journée ensoleillée de fin de semaine en été, maintenant il y a 250-300 voitures.

Et avec tous les spots qui deviennent payants, eh bien ça se concentre de plus en plus aux endroits gratuits et bien référencés. La seule façon de s'en sortir c'est de découvrir de nouvelles places. Mais elles sont de plus en plus loin vers le nord. Si j'avais pas une voiture électrique, on me le reprocherait. :wink:

C'est certain que maintenant que David fait de plus grandes distances, on finit par s'éloigner de la masse. Par contre, comme je disais plus haut, sortir du sentier n'est pas vraiment une option au Québec. Sauf sur les lacs où ça a quand même moins d'intérêt.

Heureusement que ton pays est grand :wink:

S'ils pouvaient étirer les journées en conséquence aussi...

Faut considérer que s'il fait - 25c le matin, et que le soleil se couche à 16h00, la fenêtre d'opportunité n'est pas si grande que ça.

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A vrai dire je n'ai pas compté :slight_smile: mais les weekends ensoleillés le gigantesque parking de Plaine Joux est rempli à craquer de voitures de gens qui viennent faire du ski de fond (de moins en moins j'estime), de la luge ou des raquettes. Ca fait des centaines de personnes présentes sur le domaine nordique.

Au fait, les pistes de luge payantes ...
:vttdoor:

La piste de luge payante ça existe , ils mettent un tapis roulant, un forfait et c’est parti .

Tu paies la remontée, c'est normal.

Depuis que ma mère a vu un tapis roulant pour faire de la luge à la Plagne, elle se demande pourquoi on n'en trouve pas dans chaque station. Il ne faudrait pas que les enfants se fatiguent...
Nous de notre côté fatiguer les enfants c'est la priorité, les boomers sont incroyables.

inverse les roles, assis toi dans la luge et demande aux enfants de te tracter :slight_smile:

J'ai reçu des nouvelles photos de ma première sortie avec mes skis de rando.
Je n'ai pas pu les utiliser depuis, à cause d'un vilain virus qui ne me lâche pas. Mais j'ai bien l'intention d'y retourner vite.

La montée vers le lac des Chambres

On arrive enfin au soleil et le panorama sur les massif du Mt Blanc apparaît.

Votre serviteur à la descente (qui se terminera à la nuit)

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Chouettes photos
Pour le moment j’ai un peu délaissé la rando à ski, la faute à ne pas pouvoir me cloner et faire plein de trucs sympas en parallèle.

J’ai fait un peu d’alpin en technique telemark . En semaine y’a personne, pas d’attente, pas besoin de skier avec des retros quand t’as envie prendre la largeur de piste . Au bout de 5000m de d- dans l’après-midi (4h), j’étais au bout du forfait, ça suffisait bien comme ça.

Le lendemain j’y retourne avec les filles, cette fois à Villard. Pas des masses de monde non plus. C’est cool les filles ont progressé. Là aussi forfait bien rentabilisé, alors que d’habitude elles ont en marre au bout de 2 descentes.

Bon et le le lendemain gros tour en ski de fond sur le domaine de bois barbu (Villard corrençon herbouilly dans le vercors). Je continue plus tard…

Fort de ma désormais grande expérience en ski de randonnée en groupe (j'en suis à trois sorties en dix ans ! ), j'avais bien l'intention d'aller rapidement m'essayer à la rando en solitaire.
J'avais cependant prévu de passer une semaine de repos suite à un long week-end virussé.
Seulement voilà, je suis faible...
Ce matin mon collègue alpiniste m'annonce qu'il a découvert l'un de dernier spot à poudreuse encore skiable actuellement dans la région, au dessus du village de Sixt, sous les Frêtes du Grenier (ok, personne ici n'a jamais entendu parler de ce sommet, mais j'adore faire genre je suis spécialiste de la montagne). Il me vend une course tranquille, sur un itinéraire sécurisé, avec une descente de 800m (de D-) dans de la peuf (= de la neige poudreuse). Il me prête même sa carte IGN avec le tracé du parcours au stylo bille dessus. Vous ne connaissez pas la carte IGN ? Mais siiiii, souvenez-vous, c'est le gigantesque bout de papier impliable avec les noms des montagnes marqués dessus en trop petit pour qu'on puisse le lire après 45 ans. Il ne retrouve pas la trace GPS, pas grave, j'aime bien les cartes papier aussi.
De toutes manières c'est inutile, je n'ai pas le temps de faire du ski aujourd'hui, j'ai plein de trucs à faire cet aprèm...
Et puis finalement, de retour à la maison je règle rapidement mes obligations, et je sens que si je ne me bouge pas je risque de me faire une après-midi de canapé (ou pire de boulot !) alors qu'il fait un temps magnifique.
Après tout tant pis pour le boulot, le plus important n'est-il pas de profiter de la vie ?
Je saute donc -tardivement- dans la voiture direction Sixt et le hameau de Passy pour être plus précis. Bien entendu je suis seul sur le micro-parking. Il fait beau, pas trop froid (vers 0°C), il n'y a pas de vent, et encore pas mal de neige...

Je chausse les skis, j'enfile mon Arva (bien que je ne voie pas bien qui pourrait venir me chercher si je fini sous une avalanche), je démarre Strava en envoyant un beacon à mon épouse pour qu'elle puisse indiquer l'emplacement de mon corps aux secouristes, et zouuuu, à moi la montagne en solitaire !
Après une longue montée entre les chalets sur les pistes de la station abandonnée de Sixt, j'arrive au sommet du dernier télésiège.

Si jusque là il y avait un très grand nombre de traces de skieurs de randonnée, après le sommet de l'ex-station tout devient moins pratiqué. Je continue mon ascension en suivant une trace un peu au hasard. Je débouche alors sur un gigantesque couloir d'avalanche (des dalles de schistes gigantesques, très pentues et bien lisses, sur plusieurs centaines de mètre de dénivelé). Vu la taille des blocs de neige amoncelés en bas de la pente, j'imagine qu'il ne faut pas venir ici quand la neige est fraiche ou qu'il y a du vent: roulette russe assurée. Je me rassure en me disant que vu le peu de neige, tout ce qui devait tomber de la montagne était tombé depuis belle lurette.

C'est un peu flippant quand même, surtout pour un débutant comme moi. Je me souviens très bien avoir déjà regardé ces dalles de loin en été en me disant qu'il faudrait être totalement barjot pour aller là en hiver. Et aujourd'hui j'y suis justement... Je continue quand même de grimper sur la trace, mais j'ai perdu de ma superbe assurance.

Petit à petit le doute m'assaille. J'ai l'impression de prendre un cap qui ne mène pas à mon objectif. Ce couloir de la mort grimpe bien trop au sud, je dois changer de cap. Problème: il n'y a aucune trace qui permet de sortir de là. Je me lance donc prudemment à trouver un(e ?) échappatoire sur les côté, vers le nord. Hors des traces j'avance prudemment en m'aidant de la carte et en tentant d'anticiper au maximum mon itinéraire, pour éviter de me retrouver face à une falaise ou coincé au fond d'un vallon. Par excès de prudence, et un peu par fainéantise, je n'ose pas retirer mes peaux de phoques pour les petites descentes que j'aborde dans mon itinéraire bis. Je décide que je ne les retirerai que quand je serai sûr qu'il n'y a plus que de la descente.

Finalement j'arrive à retrouver la trace que j'aurais dû prendre à la montée. Je suis encore très loin du sommet que j'avais prévu, et le soir tombera bientôt. Tant pis pour la conquête des cimes aujourd'hui, je décide d'entamer la descente. J'enlève les peaux, je les range, j'attache les leachs, je bloque les chaussures... ça me prend un temps de fou par manque d'expérience, mais il fait bon, la paysage est à couper le souffle, et j'ai encore le temps, donc tout va bien.

J'attaque alors la descente dans une neige incroyable. Après des semaines sans chutes de neige, elle est toujours légère et agréable à skier. Pourtant je suis au soleil où elle aurait dû geler, fondre, regeler, refondre... moult fois pour donner un truc dur et immonde à skier, mais non. Mon collègue n'avais pas menti, je me régale ! Elle est sans doute restée dans cet état à cause du courant d'air froid qui descend du petit "glacier" qui surplombe la vallée. En tous cas c'est du bonheur absolu une neige pareil !

Je fais quand même quelques virages avant de m'apercevoir qu'un truc ne va pas: j'ai l'impression de ne plus savoir skier. Mes skis partent dans tous les sens, je contrôle kedal. En fait j'avais oublié de remettre les crochets de mes chaussures, donc je skiais sans aucune tenue.... encore mon manque d'expérience. Une fois le problème résolu, je repars le sourire au lèvre et le nez au vent (avec un beau coup de soleil dessus, et dans le cou, parce que je n'ai pas mis de crème solaire).

Mon pote m'avais bien indiqué un chemin pour la descente (au stylo sur la carte si vous vous souvenez), mais comme je ne suis pas parti du sommet, je dois faire quelques trajectoires hasardeuses entre les rochers et les sapins pour tenter de rejoindre le chemin qu'il m'a indiqué. Bien entendu ça ne rate pas : je me retrouve comme un c... face à une falaise infranchissables. Je galère un bon moment à descendre dans une foret de petits arbres pour tenter de la contourner. C'est plus de la marche en descente avec des skis que du ski, mais finalement je retrouve le tracé. A cette altitude la neige est redevenue très merdique : hyper dure, défoncée, inskiable (pour moi). Finalement je rejoins les pistes de l'ex-station par une piste à 4x4 gelée. La fin du parcours est pourrie, mais le paysage du soleil couchant remonte bien le moral.

J'arrive en bas des pistes à la tombée du jour. Un chien bouvier de la ferme du hameau m'accueille. Il hésite un instant entre me bouffer et jouer, mais finalement il se désintéresse de moi et part se rouler dans la neige.

J'enlève mes skis au dessus du parking, et au moment de décrocher la leach l'un d'eux m'échappe et dévale la pente à toute vitesse. Il passe à mach 2 sous le 4x4 du paysan garé là, et il va terminer sa course 50 m plus bas sur une place de stationnement. Je n'ose pas imaginer si cela m'arrivait au sommet d'une montagne...

J'arrête Strava, ou plutôt je démarrre Strava car j'avais omis de le démarrer (c'est le beacon qui m'a foutu dedans). Du coup je n'ai aucune idée de ce que j'ai fait. Je suis vert. Mais sur la carte j'ai calculé à l'arrache que j'avais dû faire dans les 800m de D+.

Bilan très positif au final. Du matos qui va bien. Des paysages magnifiques, de la bonne neige et sans croiser âme qui vive. Quelques galères qui se terminent bien. De bon souvenirs. C'était cool, je suis prêt à tenter plus gros maintenant !

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Bon alors la sortie de fond. L’idée me vient en parcourant Strava, un grand tour du domaine de Villard de Lans/ corrençon qui s’étend loin au sud jusque dans la Drôme.
La boucle s’appelle la royale en référence à un ancien bornage féodal (~13ème siècle) constitué de marques en forme de fleur de lys gravées sur les rochers.
Fin de la parenthèse historique.

Je monte pour 10h30, avec mes skis que j'avais farté il y a 10 jours (mais pas utilisés depuis), il fait -10°C . Je pense à ne pas avoir froid, mais à aucun moment à la glisse. Ah c'est con, j'aurais du l'anticiper.

En fin de compte -10° c'est pas froid au niveau du corps, je dois très vite me déshabiller. Par contre, la neige est hyper froide, mes skis et mes bâtons grincent dans la neige.

Première montée, je prends une variante qui commence par 400m de D+ direct. Ca débouche sur le petit plateau de chateau Julien à 1500 avec une jolie vue, plus intéressant que la route dans le fond du vallon.

J'étais la veille en face avec mes filles. Je fais une petite pause et puis je continue en descente direction la plaine d'Herbouilly, dans la Drôme

Au soleil, la glisse est meilleure, c'est pas plus mal d'avoir repris l'itinéraire facile.

Je continue, au bout ça devient des montagnes russes, en limite des hauts plateaux. Au sommet d'une bosse, un belvédère se découvre offrant une vue sur les sommets du vercors. Whao! Ca claque

Je me pose dans la neige et enfile mon paquet de gateaux pour admirer le panorama, un selfie au passage avec mes lunettes en vrac sur la tête

Je repars, je double des gars en ski de rando (alpins) qui trainent des pulkas, ils se sont bien gelés sous tente cette nuit, plus loin un double mur bien raide se présente. Cette bosse, je m'en rappelle, même 20 ans après, je m'en souviens, pour l'avoir prise à VTT ou ski de fond, elle marque :wink:
Après quelques kilomètres, descente sur Corrençon. Panneau "descente dangereuse, ralentir, chasse neige obligatoire", je vais peut etre un peu ralentir. Effectivement ça file et en moins de 2, je descends les 300m de d+ et je me retrouve au départ de Corrençon

Je ne suis pas encore rendu, mais j'avais peur d'être cramé à ce stade, non ça va, encore capable de remonter 200m de D+ pour faire les 5-6 derniers km.
En fin de compte, depuis 20 ans, j'avais quasiment arrêté le ski de fond, je faisais encore de temps en temps une petite heure, les 30 km sont bien passés.

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Bravo, et merci pour ce joli cr. C'est un joli tour, je suis impressionné par ta caisse. En plus il n'y a pas foule. Tu as dû te régaler !

on s'en fout de strava, là t'as fait de belles photos, tu t'es fait plaisir c'est ce qui compte !

le classique avec les "leash" (lannières), ça m'est déjà arrivé et même après 15 ans de pratique et j'ai pas fait le malin. Ya un gros débat en ski de rando entre les pro leash et les pro stop ski, aussi insoluble que TS vs SR, tubeless vs chambre. Chacun ayant ses avantages et ses défauts.
La mode est plutot au stop-ski en ce moment. Mais je constate que je suis comme toi avec des "leashs".

Juste une remarque, un peu lapalissade: ton itinéraire est sécurisé à la base, mais si tu te plantes et que ne prends pas le bon, il devient moins sécurisé. :wink:

alors on a beau dire, il ne faut pas c'est dangeureux, etc, moi j'adore. Je choisis des endroits où personne n'est allé depuis des lustres, histoire que si j'ai un souci, on ne me retrouve pas avant 6 mois, mais l'ambiance dans ce cas là est magique, pas un bruit, pas le collègue qui te raconte sa vie, juste dérangé par quelques chamois qui viennent me narguer.

Et au niveau du danger, dans ce cas là, c'est moi qui choisis ma prise de risque, alors qu'en groupe, ça m'est arrivé de me dire "qu'est ce que je fous là?" (sauf que ça m'est aussi arrivé de me dire ça tout seul)

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J'ai quand meme du me garer à 1km du foyer de fond, donc il y avait quand même du monde. La foule elle est surtout dans un rayon de 2km autour du foyer.

Pour la caisse, je me sens bien physiquement, mais je n'ai pas l'impression d'avancer sur les skis. (et j'ai pas trop le temps de m'en occuper)
Bon après l'essentiel c'est de se faire plaisir.

Merci les gars pour ces superbes CR!!! Ca donne envie. Du coup ce we j’hésite entre rando et fond. Peut-être les deux ?

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Tu fais comme moi alors, de la rando avec tes ski de fond. :grin:

Pour moi c'est la température idéale pour le ski. Assez froid pour pas que ça fonde au soleil, mais assez chaud pour ne pas avoir à porter trop d'épaisseurs. D'ailleurs demain semble être la dernière journée sous les -20c ici. À ce stade je lis -10c et je pense au printemps.

Même chose pour moi. Les fois où j'ai eu peur c'est avec des groupes de personnes que je connaissais peu ou pas. Au moins tout seul on adapte le risque à son propre niveau. Après, c'est certain qu'il faut avoir un minimum d'expérience pour être en mesure d'évaluer le risque.

Vos sorties me donnent bien hâte à la fin de semaine.

Merci pour vos super CR.

Ta boucle Corrençon - Herbouilly Brup, je connais un peu, je me souviens avoir traîné par là à VTT dans les années 90, je me souviens de la plaine (superbe en fin d'été) et d'une grosse montée raide infâme plus loin avant de resdescendre.

Ouais ça se faisait bien dans les années 90, à l’époque où on faisait du xc. On restait sur les pistes de ski de fond qui l’été sont des chemins blancs. Y’a peu de singles dans le coin, yen avait un joli, qu’on avait fait en randonet en 2005, mais massacré depuis par des travaux forestiers.
Plus au sud, la réserve limite la pratique du vélo aux chemins forestiers (damés l’hiver)

Aujourd’hui ça devrait pouvoir se faire en gravel à gros pneus (c’est quand même caillasseux)