Le lendemain j'ouvre l'oeil au lever du jour, je traine un peu jusqu'à 6h30. Je déjeune (c'est une tuerie ces mini-réchauds MSR, ça ne pèse rien, prends pas plus de place qu'un multioutil et ça chauffe super vite), plie le bivouac, refais le chargement et commence à descendre en mode gravel les 2-3 épingles du chemin jusqu'à la route. Comme la veille, ça frotte à chaque bosse, je refais le chargement et là je me rends compte qu'en croisant les sangles la sacoche se tient mieux. En plus je peux coincer le matelas entre les sangles.
Je passe à la Batie des fonts (sur la carte c'est marqué fonds avec un D, ça n'a pas de sens, ça devrait etre font avec un T puisqu'il s'agit des sources de la Drome, font=source) remplir mes bidons avec donc l'eau de la source. Le col des Carabes est plutot raide, j'avance doucement sur cette route étroite et déserte. Ca rappelle la montée sur chemin blanc (chemin noir)/dfci.
Au sommet je quite la Drome pour une courte incursion dans les Hautes Alpes. La descente sur Serres est plaisante, personne, de jolis payasages, des belles falaises comme à Sigottier (j'ai meme pas pris de photo des falaises)
Et puis arrivé à Serres, je me laisse tenter par un petit dej/café en terrasse. Sympa, mais ça a été une erreur car j'ai perdu 1h qui s'ajoute à un départ pas suffisament matinal, je vais le payer par la suite.
De Serres à Sisteron, j'évite la "nationale" (ex RN75) par une route parallèle droite, mais pas désagréable. Les 40km sont assez longs, mais passent assez bien.
Puis j'arrive à Sisteron sur le coup de11h30, il fait chaud, j'ai l'impression qu'il est 13h passés, mais non il n'est meme pas midi.
Je continue à éviter la "nationale" par des petites routes et meme un portion de gravel sous les chenes pas deseagrable
Passage près d'un joli moulin en pierres:
Il commence vraiment à faire chaud, je décide de m'arreter piqueniquer sous des chenes ma caillette et mon picodon tant qu'ils sont encore à l'état solide. Le problème c'est qu'il n'y a pas d'eau, le torrent est à sec et l'ombre n'est pas top. Alors je reprends mon vélo, jusqu'aux Mées et ses cheminées de fée
Je sors le hamac pour faire la sieste sous un arbre sur une aire de piquenique et je réfléchis à la suite.
- initialemement j'ai prévu de continuer dans la vallée de la Durance jusqu'à Oraison, et de monter ensuite sur le plateau de Valencole. J'aimerais atteindre au moins Esparon, de façon à arriver avant midi/13h le lendemain.
- mais je découvre une autre option qui a l'air séduisante: une montée depuis Malijai au col d'Espinouse, puis une 2ème pour remonter sur le plateau de Valencole plus à l'Est, et en passant ensuite plutot vers le lac de Sainte Croix.
Seulement voilà, il fait super chaud, j'ai pas trop envie de faire 2 montées en plein cagnard, la route des Mées à Malijai est passante et enfin ça rallonge d'au moins 10km, 10km de plus qu'il faudra faire le lendemain en plein cagnard. J'opte alors pour l'option petits mollets.
Je reprends le vélo vers 15h dans la fournaise et je fais les 15km de plat entre les Mées et Oraison. La départementale a l'air passante, alors je décide de prendre les routes d'agriculeurs défoncées, avec des portions en piste caillouteuse. Ca tappe meme encore plus fort sur le cailloux blanc que sur le bitume. A Oraison, je m'apercois que le rayonnage de ma roue arrière n'a pas aimé la session gravel, fallait s'y attendre, je l'avais meme écrit sur ce fil de disussion que le rayonnage de cette roue de secours me paraissait faiblard.
J'ai pas de clé à rayons sur moi donc on fera avec.
Comme il fait vraiment encore trop chaud, je m'arrete en terrasse attendre 18h. Je ne trouve pas de bar sympa, juste un bar pmu sur la place du village, je m'ennuie la seule occupation est de regarder un match de foot peu passionnant, sachant que je ne peux meme pas boire de bière si je veux pouvoir quitter ce coin peu acceuillant. (si encore j'avais une clé à rayons j'aurais pu bricoler ma roue en attendant )
Bon il est 18h, je reprends le vélo. Il fait encore chaud, mais nettement moins qu'à 15h. La différence c'est qu'en soirée, les ombres sont plus fortes. Pour monter à Valencole, je m'attendais à une montée et puis c'est tout, non c'est du valloné casse pates, mais bon le cadre est sympa au milieu des chenes et puis plus loin au milieu des champs de lavande.
Je continue ensuite sur la route d'Allemagne-en-Provence. Je m'attendais à une descente, en fait non, c'est interminable, ça monte, ça descend, ça remonte, ça redescend, ça n'en finit pas. Le village d'Allemagne est sympa, j'y serais bien resté, mais je voudrais aller faire plouf dans le Verdon, alors je continue.
Une montée pour rejoindre le plateau, puis je prends la descente vers Esparron, descente avec encore une montée en plein milieu
(mode hpman : il ne savent pas tracer les routes dans ce coin, ils ne peuvent pas faire des descentes qui ne font que descendre ?)
et enfin la vraie descente sur le lac.
Je ne peux pas m'empecher de m'y baigner. L'eau est vraiment bonne, j'y serais bien resté. (bon par contre j'ai du pourrir le Verdon avec 2 jours de vélo sans me laver)
Bon maintenant, il faut trouver un coin pour dormir. Camping ? non ça va me gonfler. Alors je reprends mon vélo, remonte sur le plateau et à un moment donné je vois un fléchage VTT, je m'y engage derrière un petit renard que je fais fuir. Au bout de 200m, un champ de lavande et en lisière 2 beaux chenes, c'est parfait.
J'installe mon hamac à la nuit tombante.
Sur Digne, un gros cumulonimbus accompagné d'éclairs m'inquiète un peu. Le ciel est dégagé au dessus de ma tete, pas de vent, ça a l'air stable, allez on y croit, il ne va pas faire d'orage. Et effectivement, la nuit sera aussi bonne que la veille. (j'ai juste bien pris d'accrocher mon sac contenant la nourriture à 2m50 de haut, pas envie de me faire taxer mon petit dej par le renard)