Votre première fois... sur route.

Ma toute première fois… en vélo de route.
C’est pratiquement inévitable, après des années passées à arpenter les chemins sur nos gros vélos tous mous, on se demande à quoi peuvent bien ressembler les sensations sur un spad hyper léger, hyper rigide, et conçu pour filer comme le vent sur du bitume bien lisse. Ne mentez pas, vous y avez tous pensé un jour :wink:
Certains sautent le pas… et parfois ils n’en reviennent pas.
Moi, ça m’a pris il y a plus de quinze ans. Il faut dire que j’aspirais déjà à la recherche de performance sur mes VTT. Sans vouloir rentrer dans une caste particulière, j’étais plutôt XC que DH. Il faut dire qu’à l’époque c’était vachement plus simple que maintenant : Le monde du VTT se répartissait en deux catégories : ceux qui prenaient les télésièges, et les autres. Moi j’aimais l’effort du pédalage.
Donc, porté par ma curiosité, j’ai filé chez Décathlon où j’ai dégoté un joli route pour pas cher. Enfin quand je dis joli, c’est surtout le rapport qualité/prix du matos qui était joli. Parce que le bleu ciel du vélo avec les grosses inscriptions “Decathlon Cobra 720” en jaune et la selle jaune/grise/bleue, ça piquait un peu les yeux.
Bref, je passe commande, et, trois erreurs de livraison et cinq jours de montage plus tard, je vais chercher la bête au magasin.
C’était un soir d’été, et j’ai immédiatement voulu faire une sortie pour le tester.
Imaginez, à l’époque j’avais une caisse d’enfer en VTT, alors sur un tel spad je devais atomiser tout ce qui bouge !
Déjà le look de l’engin m’avait surpris. Tout était petit sur ce vélo. Des tubes rikikis (c’était un acier), des pneus inexistants, un cintre tout étroit, une cassette minuscule… Et au milieu de cet océan de finesse et de fragilité apparente, un monstrueux pédalier de 53 qui me laissait déjà imaginer les vitesses hypersoniques que j’allais rapidement atteindre.
Et me voilà donc enfourchant l’engin sur la départementale. Mon look de vététiste ne choquait pas sur un vélo de route. Il faut dire qu’à l’époque on roulait encore en cuissards “poutre apparente” et maillot moulant également.
Émotions… c’est parti pour les premiers tours de roue… j’ai fait 20 mètres. Arrêt en urgence pour ne pas finir sous une voiture ! “Bon sang, je me suis fait refourgué un cadre cassé !!”. Le vélo était inconduisible. Il partait dans tous les sens !!! Vérification faites et refaites, tout était normal. Note pour la suite : Un vélo de route à basse vitesse, c’est vif, très vif. Ca vire comme un kart, et si on n’est pas attentif un minimum, on va visiter le bas-côté chaque fois qu’on tourne un peu la tête.
Me voilà donc reparti, franchement crispé sur le cintre. La fabuleuse sortie à la vitesse de l’éclair commençait à prendre des allures de balade stressante. Heureusement, avec la vitesse les choses s’arrangeaient. Le vélo se faisait plus stable. Et je décidai donc d’accélérer… du moins j’essayai. Il faut dire que les développements sur ce genre d’engin étaient vraiment énormes. Un 53x11 sur des roues de 700, ça avance de deux mètres de plus par tour de pédale qu’un VTT de l’époque (et à l’époque, sur nos VTT, on n’avait pas des développements de tarl^H^H^H^H maintenant). Comme je ne voulais pas qu’il soit dit que j’étais moins fort qu’un routeux, je me suis appliqué à rester le plus longtemps sur “la plaque”. Ça n’était pas quelques faux plats qui allaient freiner ma puissance légendaire ! Grave erreur… Je fut rapidement obligé de passer sur le petit plateau (enfin “petit”, c’était quand même un 39) quand la route s’élevait un chouillat. j’étais hu-mi-lié. Autant dire que la mini côte que j’avais imaginé survoler à la vitesse du vent, fut finalement un long et lent chemin de croix. J’étais scotché sur le bitume, cherchant désespérément davantage de pignons à monter pour me tirer de ce mauvais cauchemar.
Il faut dire que mon vélo, avec ses développement de pros, était particulièrement inadapté à la pratique d’un amateur roulant en montagne. Mais ça je ne le savais pas encore.
Bref, retour à la maison la queue entre les jambes. Le bilan de l’opération était… mitigé. La position sur le vélo m’était apparue globalement inconfortable. Le comportement sur la route était pour le moins stressant. Et les performances à des années lumières de ce que j’avais imaginé. J’avais fait 20 km sur des faux plats, et j’étais épuisé. Moi qui m’imaginais déjà enchaînant les cols de la région, j’étais bien refroidis.
Là, n’importe quel personne sensée aurait rangé définitivement l’engin au fond de sa cave, et serait retournée s’éclater sur les singles. Moi non. C’est mon orgueil que j’ai rangé au fond de ma cave. J’ai repris le vélo de route comme si je n’avais jamais roulé avant. Et petit à petit, avec l’expérience, avec l’entraînement, et avec du matos patiemment adapté à mes besoins, j’ai commencé à comprendre le plaisir qu’on peut ressentir sur le bitume. Ce plaisir est devenu tellement grand, qu’il a fini par m’éloigner des chemins. Et aujourd’hui la route est devenue ma passion.
Alors si ça vous dit d’essayer, oubliez tout ce que vous connaissez sur le vélo, et tentez l’expérience. Mais ne venez pas vous plaindre si vous attrapez le virus.

La dernière fois que j'ai fait du vrai vélo de route, c'était aussi la première : en vacances en Maurienne à une époque où j'avais bien la caisse en VTT (si, si), je me suis dit : "et si je louais un vélo de route pour faire un grand col ? l'Iseran tiens par exemple".

Fait et dit, je loue un Scott en alu avec trois plateaux (pas folle la guêpe). Me voilà parti avec une paire de baskets, un short et mon camelback.

La première partie m'amenait par la route à Bonneval sur Arc : tellement habitué aux pneus de VTT, j'avais l'impression que ça descendait, le vélo me donnait l'impression de rouler tout seul.

Ensuite j'ai gravi le col, en prenant mon temps, j'ai doublé pas mal de monde et pas mal de monde m'a doublé. Jusqu'à 2500, j'ai bien géré l'effort, je me sentais bien. Au delà, j'ai accéléré pour suivre deux types et taper la discut' avec eux : mal m'en a pris, à partir de 2600, j'en ai chié grave jusqu'en haut. Là haut la surprise, les mecs se prenaient en photo devant le panneau .... :open_mouth:

Puis j'ai attaqué la descente, couteau entre les dents :mrgreen: Aucun cycliste ne m'a dépassé, juste deux motos (des trails) : je leur ai emboîté la roue, travaillant mes trajectoires, mes freinages pour ne rien lâcher. Puis un doute m'a traversé l'esprit : "tu freines sur deux jantes ridicules, avec deux pneus gonflés à 7 kgs, ça doit chauffer grave". Je me suis arrêté pour vérifier : impossible de tenir les doigts sur les jantes !!! Du coup, j'ai terminé un peu plus calme :smiley:

Le retour par le fond de vallée fût sans intérêt, j'avais la voûte plantaire détruite par les pédales et mes semelles trop souples.

Alors la route ? Ben si j'habitais en montagne pourquoi pas. Ah sinon, les voitures me font peur. Bref, je préfère les sentiers humides des sous bois au bitume, même si le vélo roule moins vite.

Ben franchement non…
Comment rouler sur la route quand tous pleins de singles m’attendent juste a ma porte :slight_smile:

+1
je prend mon plaisir à zigzager dans les sentiers, à chercher le coté ludique et technique du VTT, alors la vitesse grisante sur route…

j’en ai fait une fois, avec les collègues de chez mavic.
210km d’ennui… ouais yavait quelques paysages, ouais yavait quelques bosses pour sortir les watts (mais ils sortent aussi en VTT). Mais surtout ouais yavait cette put*** d’odeur de goudron fondu, de gaz d’échappement, cette monotonie du sol,…

1x, mais pas 2

Je pense que pour la route c’est un peu comme pour le vtt, c’est une question de parcours.

Moi aussi après avoir commencé le vtt je trouvais ça pas fun le vélo de route, pourtant j’en ai fait un paquet de kilomètres dans ma jeunesse, pour notamment aller à l’école et aller voir les filles :wink:
Mais depuis que j’ai remonté un vtt en mode route, je trouve ça vraiment bien, bon évidemment on ne prend pas autant de dose d’adrénaline qu’en vtt, mais le plaisir est différent.
Ce que j’adore c’est le bruit du vent dans les rayons, je sais pas pourquoi :wink:

Et pour revenir sur les choix des parcours : quand je fais de la route je roule généralement dans l’Avesnois, c’est clairement pas les Alpes, mais le paysage peut parfois être très joli et en plus je croise généralement très peu de voitures.
Quand je vélotaffe je fais beaucoup de halage et là c’est pareil si on relève un peu la tête ça peu être sympa, sans compter les animaux que l’on peut croiser.

Et en plus le vélo de route, rien de tel pour avoir du fond en vtt.

Pour la petite histoire, j’ai acheté mon premier vtt parce qu’on avait voler mon vélo de route.

C’est l’éternel débat -généralement stérile- entre les pratiquants d’une activité, et ceux qui les regardent de l’exterieur. On pourrait dire la même chose de la course à pied, du golf, du ski de fond (hein Koy :wink: du curling, du tir à l’arc ou de la natation : C’est rarement fun, c’est relativement monotone, donc c’est forcément inintéressant.

Moi aussi j’ai des chemins sur le pas de ma porte. Moi aussi j’ai des PPD à 1/2 h de chez moi. Moi aussi j’ai fait la Transvé et j’ai trouvé ça génial. Mais grimper un col sur mon vélo de route, ça m’apporte des sensations différentes que j’apprécie bien plus que tout ce qu’on peut faire sur un VTT.
Allez comprendre ça… :wink:

j’ai pas dit que la route c’était pas bien pour tout le monde, j’ai dit (après avoir essayé :wink:) que c’était pour moi monotone et sans intérêt
Je comprends que ça puisse plaire à certains, comme le curling, le ski de fond, la pétanque, le quad, le ski nautique,… et je comprends aussi que ça puisse ne pas plaire à d’autres !

J’ai le sentiment que pour aimer la route, il faut tirer du plaisir de l’effort en lui-même. En tout cas dans le Nord.
Perso, ça ne me dérange pas de faire 1h de home trainer l’hiver pour avoir ma dose de « ouaip, je l’ai fais ! j’ai tout donné … »
Une sorte d’accomplissement personnel via le sport. Je tire le même bienfait d’une séance de musculation par exemple (mais moins que le sexe, faut pas déconner :mrgreen: )
Ensuite, je me sens bien, … j’existe !
Je pense que j’ai du développer ce besoin au moment où mon boulot ne me satisfaisait pas suffisament.
Et c’est resté. Les endorphines, tout ça quoi…

Et en vtt, c’est pareil, j’ai besoin d’appuyer sur les pédales, de rouler à bloc (dans les montées et les aubépines…)

Koy. T as description m’a blasé ! 210 km d’ennui. ! Pfiou à te lire tu m’as déprimé :wink:. Bref j’ai découvert la route il y a un peu plus de trois ans je trouve du plaisir dans le fait de rouler vite de sentir le vélo glisser sur le bitume. J’adore le côté balade et découverte ainsi que le côté moins asociale par rpport au vttiste au fond des bois. Par ailleur j’adore l’effort. j’ai pratiqué et je pratique a nouveau la course a pied. Et je suis aussi du genre a pouvoir m’entraîner en musculation a la maison. Sans me lasser. En somme on retrouve un peu ces profils chez les autre routeux . de plus le fait d’habiter a la montagne apporte encore plus de plaisir pour aller se balader sur route. Accessoirement c est un énorme plus pour l entrainement vtt.

Oui enfin le problème de la route, c’est qu’il y a des voitures. Sans voitures, ça pourrait être très sympa comme sport.

Un truc qui est chiant quand même : c 'est le vent, je viens de revenir du taf en vélo et j’ai eu le vent de face tout le long :frowning:

Tu l’auras dans le dos demain matin…
Ou pas ! :slight_smile:

Cela dépends beaucoup des routes que tu prends, j’en connais on l’on ne croise pas un chat.

D’un autre coté, J’aimais bien le velotaf dans Londres, au milieu de toutes ces voitures… Bon, c’est sur, un collision c’est jamais très cool, mais elles sont rares.

C’est vrai, les conducteurs de voitures peuvent devenir un danger pour les cyclistes.

Il faut acquérir quelques réflexes simples, qui permettent d’éviter les ennuis.
Quelques règles de base sont à connaître :

  • Rouler suffisament au milieu de la route pour devenir un obstacle aux conducteurs. Cela parait paradoxale, mais on augmente les risques de collision en se rapprochant bien du bord de la route. Si on se sert trop à droite, les automobilistes nous considèrent comme quantité négligeable, et ils ne font rien pour nous éviter. Il vaut mieux essuyer un coup de klaxon qu’un coup de pare-chocs !
  • Devenir parano à chaque intersection où l’on est prioritaire. Je ne sais pas ce qu’il se passe dans la tête d’un conducteur, mais même quand il a marqué un stop et qu’il vous regarde il est capable de démarrer sans prévenir. Il faut le savoir, et toujours prévoir une échappatoirs possible.
  • Respecter le code de la route ! Combien de fois ais-je vu des cyclistes griller des feux/stop ou prendre des sens-interdits.
  • Eviter au maximum les grandes routes. La différence de vitesse avec les véhicule motorisés y est trop importante pour que les conducteurs nous prennent bien en compte. Il faut sortir des grands axes. Et ça ne sont pas les possibilités qui manquent : la France compte 950 000 km de route ! C’est sans doute bien plus que tous les chemins de VTT réunis :wink:

Ensuite, quand on prend les bonnes habitudes, les voitures on les ignore. On se concentre alors juste sur notre effort et les paysages.
J’ose à peine l’avouer, mais j’adore me faire doubler par les poids-lourds. Ca crée une aspiration d’enfer qui me donne des ailes ! :slight_smile:

+1 pour les poids-lourds.
Lors d’un retour vélotaf, un camion me dépasse mais il ne roulait pas vite, je me suis coller derrière lui (avec les mains sur les freins) et j’avais l’impression de rouler en vélo nucléaire :wink:
Sinon moins fun : un bus me dépasse (j’étais sur la piste cyclable) et il passe dans une énorme flaque, j’ai eu l’impression de faire un ice bucket challenge sur le vélo :wink:

Quand je vélotafait a Londres, je prenais une grande et longue route, qui part de la tour de Londres, et arrive a Canary Warf, ou je bossait. Il y as la beaucoup de camion benne qui éliminent les gravats des site de Construction. Ces camion accélèrent doucement et plafonne a 60km/h. J’essayait toujours, au feu, de me mettre derrière un de ces camion, comme cela, en aspiration, je fessait toute la route a 60km/h, sans trop d’effort, le top! Par-contre, faut faire gaffe, cela freine bien ces machin la. Je me mettait toujours près du milieu de la route, de façon a pouvoir faire une manœuvre d’évitement en cas de freinage d’urgence.

Ici dans le Nord, les gens connaissent le cyclisme. Pas le cyclisme de l’élite, mais celui des critériums, des entrainements sur les pistes en beton ou en bois, les trucs d’ouvriers qui s’entrainaient comme des forçats pour gagner les primes de course dans le village d’à côté. Du coup, il n’est pas rare de tomber sur un agriculteur sympa qui tient les 45km/h bien constant avec le tracteur et la remorque, un oeil dans le rétro pour vérifier que le cycliste reste bien à l’abri. Samedi, j’ai eu un coup de main d’un scooter qui m’a emmené pendant 10 kilomètres en contrôlant sa vitesse comme un derny sur un vélodrome. ça fait toujours plaisir et avec les terrils aux alentours, j’avais l’impression de tourner un film à mi chemin entre germinal et le vélo de guislain lambert… :slight_smile:

124 km/h derrière un camion :open_mouth:

ah non, désormais, certains contre-sens cyclables sont tolérés, tout comme, pour tourner à droite, on n’est plus tenu de regarder la couleur de certains feux à vélo.

Le pb, c’est que le réseau secondaire est une zone de non droit, où tu va trouver tous les types qui évitent les gendarmes et les radars, notamment tous ceux qui ont un peu trop abusé de la boisson à l’apéro ou ceux qui veulent faire du rallye.

t’es un malade. Moi quand j’entends un PL arriver, je m’arrete, je me range et je le laisse passer. Idem pour les mecs qui font du rallye.

En ce cas il y a une signalisation spécifique. ici quand je m’arréte au feu, je suis effaré du nombre de vélos qui grillent celui-ci. Parfois même … en téléphonant ! :unamused:

Faut pas exagérer. C’est pas la majorité des usagers. Par contre le réseau secondaire est souvent utilisé par des habitués, des locaux qui parfois se laissent un peu aller par la force de l’habitude.