Si vous deviez vous servir d’une préparation mentale pour progresser ( que l’on soit simple randonneur, enduriste, bikepacker ou autre) sur quoi aimeriez vous travailler ?
Une amie m’a posée la question car elle est coach pour le domaine professionnel et souhaite s’intéresser à la préparation mentale des vttistes et des grimpeurs.
Merci pour vos réponses.
Préparation mentale hein pas préparation psychologique ?
En compétition la préparation mentale elle joue sur la concentration et la confiance en soi, c'est ce qui différencie 2 athlètes ayant la même force "physique".
Après selon moi la base pour une pratique comme la nôtre : la motivation (c'est dur à travailler ça ) et la fixation d'objectif !
Vaste sujet n'empêche, et ça dépend pas mal de la personnalité, chacun "réussit" bien dans tel ou tel environnement suivant ses préférences
C’est vrai que garder la motivation n’est pas toujours facile, même si on s’est donné un objectif.
Moi j’ai ce truc qui me titille de temps en temps :
Après un certain de temps de sortie, j’ai du mal à m’engager dans un dernier truc technique pour éviter de gâcher la sortie par un bobo ou un dégât matériel.
En gros, j’ai un côté qui me dit : va-z-y tente, si tu tentes pas ce coup-ci, pourquoi tu tentes les autres ? et l’autre côté me dit : allez c’est normal, va pas gâcher une si belle sortie par un geste malheureux.
Mentalement, je me dis qu’on devrait être prêt tout le temps et que chaque moment de recul en entraine d’autres.
Que travailler pour garder la confiance toute la sortie ?
Je suis adepte des coups de pieds au cul !
Ça fonctionne bien.
Pour moi c’est débloquer les situations ou je sais que j’ai techniquement le niveau pour passer, mais y a une peur qui me retient d’y aller.
Également être capable de faire abstraction du trou dans le cas de drop ou de sauts et se dire que je peux pas faire autrement que de ne pas être trop court.
Merci pour ces premières réponses. @Laurent, toi qui fais des ballades au long cours, comment gères tu le mental ? Il doit bien y avoir des moments où tu en as ras le bol ?
Salut @crystel, c'est assez varié. Ma technique imparable du dernier espoir, c'est de penser à la chance que j'ai d'être sur mon vélo
Après j'ai plein de sujets auquel réfléchir en roulant, ça aide pas mal. Je fais des photos, j'écoute de la musique, je chante tout haut, je passe un coup de fil, je mange, je m'arrete boire un coup dans un café. Et puis avec l'expérience, tu arrives toujours à te remémorer un moment où c'était beaucoup plus dur.
Sur la longue distance, il faut se forger des phrases toutes simples qui deviennent des reflexes: continuer à avancer quelque soit ma vitesse, etc...
Et de temps en temps se forcer à prendre du recul pour ne pas prendre de mauvaise décision. Du style: est ce que je continue encore 2h en pleine nuit ou est ce que je dors ici ? Rien que cette gymnastique, ça me remet d'aplomb.
Il n'y a que sous la pluie continue où j'ai vraiment du mal. Un ou 2 jours ça passe, apres c'est compliqué.
Préparation sur la capacité a rester concentré longtemps. Et ne pas se dissiper c’est la base. On se concentre sur l’objectif et rien d’autre .
Pour un objectif intense et court sans doute. Mais pour un objectif de longue haleine, ça n’a pas l’air de coller d’après le témoignage de Laurent. Il a plutôt l’air d’appliquer une sorte de dissipation de l’esprit pour oublier l’instant présent.
Y’a à mon avis deux activités différentes entre ce que dit Laurent et ce que dit Mitch : endurance et gestion de l’effort, qui ne demande peut-être pas la même approche mentale que sur une descente technique avec de la concentration poussée.
Eventuellement en commun il doit y avoir peut-être une notion d’arriver à se focaliser sur le positif :
- en effort long, voire les paysages, se trouver un objectif ou destination plaisant, se dire qu’on a déjà fait pire etc… au lieu de s’imaginer tout ce qu’il reste à faire.
- en descente, ne pas se focaliser sur la difficulté mais sur la façon de la passer. (perso je serai preneur là dessus, si j’arrive à me concentrer, c’est généralement sur ce qu’il ne faut pas faire, et rarement sur ce qu’il faut faire).
Mon expérience : justement, entrer dans le positif, se dire qu’on est bon, qu’on choisit les bonnes trajectoires, se féliciter de ce qu’on réussit, rester là dedans : ça c’est bon, ça passe, ouaih je suis bien passé là, propre etc …
Là où ça devient difficile, c’est quand le physique est à la rue complet : « reste concentré, pas de risque, t’es mort, allez ça, ça passe, oui bien, économise toi, c’est bon etc … »
Mais c’est vrai que les jours où ça ne va pas, j’ai aussi tendance à rester sur ce qui ne va pas, et ça empire.
oui, c'est ce qui se dégage d'emblée dès le début de ce sujet. La course de fond et la course technique, ce n'est pas le même sport.
Le point commun est bien celui que tu évoques. Se concentrer sur le positif. Facile à dire. ça me fait penser à ces surfeurs sur la célèbre vague de Tahiti qui ne mettent pas de casque pour ne pas s'avouer qu'ils pourraient tomber. En l'absence de préparation mentale rationnelle, on peut toujours se trouver un gris-gris. Mais il vaut mieux en trouver un non létal
Là je suis à la ramasse. Je commence à craindre les passages techniques en mettant mon short, même les passages que je connais par coeur, passés 50 fois, sans jamais être tombé.
Me dire que je suis bon? C’est chaud… les quelques fois où j’y ai cru, ça c’est fini par un truc cassé. Pour sûr, aucune confiance en moi. Mais après réflexion, j’ai l’impression d’avoir raison de ne pas me faire confiance… C’est mort docteur non?
Non, prends des choses faciles, dis toi que tu es bon sur les trucs que tu passes toujours, félicite toi : regarde, imagine une jolie trajectoire, suis là, sois content de toi etc …
Un article de Nature explique comment les bourdons se forgent une personnalité en fonction des expériences réussies et celles ratées.
Pour nous c’est pareil (pourquoi en serait-il autrement). Ce n’est jamais mort de se remettre dans la réussite. Refaire des choses plus faciles et fun pour se revigorer le mental.
Mais c’est bien là le point que j’évoquais dès mon premier message. Tout moment de recul en entraine d’autre. Moi c’est un jour où je me suis dit, je rentre ou je tente un truc de la mort. Je me suis dit, tente sinon tu refuseras demain. J’ai tenté, j’ai pété ma selle. Et voilà « one point » dans le camp de la peur.
Faut que je change d'optique alors, parce que j'ai tendance à croire que ce qui est facile n'est pas fun.
Bref. Et y'a du coaching qui explique ou quantifie quelle est la part du moral sur la performance ou l'effort?
(exemple : je suis aujourd'hui incapable, avec 2 à 3 fois de vélos par semaine, du footing, du cardio etc..., de refaire des montées aussi vite qu'il y a 4 ans, quand j'avais 10 kilos de plus et 15 ans sans sport. Euphorie de la reprise qui permet de te faire vraiment violence, trop de gestion maintenant?...)
Sur-entraînement ? c’est peut-être beaucoup tout ce sport. Tu as en plus un boulot plutôt stressant. Essaie de lever le pied pendant qqs semaines pour voir. En tous cas, je serais bien incapable de tenir ce rythme. La semaine passée, j’ai fait deux sorties assez intenses (montées très raides) d’une heure et demie en gros. Ce we, je n’avais pas de jambes. Alors j’ai fait une sortie très douce, et là je me donne 4 jours de recup pour voir.
L’âge ? je m’aperçois qu’il m’est de plus en difficile de revenir au niveau des années précédentes.
Alors oui je suis d’accord avec ça en première intention. Mais pas à 100%. Actuellement, à essayer de tourner dans mon jardin, j’ai beau compliquer les choses, ça ne rend pas la chose plus fun. L’équation complexe=fun n’est pas bonne. J’ai laissé tombé.
En revanche, une descente facile où tu peux mettre les gaz et faire quelques petits jumps sans difficulté, et bien ça reste fun. En fait, je trouve que réussir facilement certaines choses qui me posaient difficulté il y a un an, il y a un côté revigorant et un côté fun car je peux me lâcher. Et quelque chose de facile, tu peux augmenter progressivement la difficulté, en allant un peu plus vite, en « stylisant » un jump. C’est à la demande.
En revanche n°2, je stagne à tenter des vraies difficultés qui m’ont valu une plantade avant. Ce genre de difficulté qui me parait nécessaire pour progresser, mais qui reste un risque de casse matériel.
Pour ce qui est de monter vite ou tout autre chose en rapport avec le chrono, j’ai abandonné depuis que mes pneus sont passées de 2.0 à 2.4, que ma fourche est passée de 100mm ressort à 160mm qui amortit pour de vrai et que mon cadre n’a pas changé de poids, voire même s’est alourdi un chouillat.
ah ça c’est facile d’accuser le cadre d’avoir grossi !
:vtttong: