Voilà, j'ai fait mon dépucelage de gravel... Et j'ai adoré !
Pour rappel pour les distraits : je viens de faire l'acquisition d'un gravel Giant Revolt 1. C'est un modèle milieu de gamme, en alu et fourche carbone. Equipé en GRX 400, avec des roues et pneus de daube, mais tubeless quand même. J'ai monté des pédales auto Shimano 520, intemporelles, indestructibles et à un prix indécemment bas. Ce vélo me servira de vélotaf et vélo de balade.
J'attendais que les chemins sèchent pour aller le tester sans le ruiner à la première sortie. Cet aprèm je l'ai étrenné sur les chemins en terre et graviers du bord de l'Arve. C'est plat comme la main et très bucolique. J'ai fait un tour de 20 km environ.
Je suis parti juste après une sortie montagneuse sur mon route, pour avoir un élément de comparaison.
Avant le départ j'ai dû régler la pression des pneus. Ce sont des 38 mm. Le vendeur m'a conseillé entre 3,5 et 5,5 bar ! Estimant que c'est n'importe quoi (je gonfle mes 30 mm de route à moins de 4 bar), je suis parti, au pif, à 3 bar. Si vous avez des conseils pertinents sur ce point, je suis preneur.
Passons rapidement sur les problème de neufitude : La tige de selle est méga-merdique à régler et la transmission s'est déréglée après 15 km. J'ai été agréablement surpris par ce vélo. Il est confortable, sans que je me sente en position de vélo hollandais. Il est dynamique et agile, et on se prend même à imaginer relancer de temps en temps, mais sans le faire, parce qu'on n'est pas là pour aller vite (alors que ça ne m'a jamais effleuré l'esprit de relancer avec un VTT moderne, tellement c'est pataud et inerte). On sent que les pneus/roues de tracteur empêchent vraiment le vélo de s'exprimer. C'est dommage, mais dans ces gammes de vélos ce sont les roues qu'on sacrifie pour contenir le budget. Concernant le pilotage, je me suis senti hyper à l'aise pour le manier avec le cintre de type route et il passe sans problème dans le "technique". Les freins GRX 400 ne sont pas des foudres de guerre, mais ils sont agréables à utiliser.
Après une quinzaines de km, alors que je prenais mon pied dans un sentier en terre au bord d'un étang, j'ai eu une révélation: Je ressentais exactement les même sensations qui me faisaient adorer le VTT il y a 30 ans ! Ça a été un vrai choc pour moi. Ces sentiers roulants que plus personne n'oserait proposer à un randonet sous peine de se faire jeter des pierres, c'était l'essence du VTT quand je l'ai découvert. Ce gravel léger qui m'emmène à bonne allure sur ces chemins roulants, c'est le VTT que j'ai adoré pratiquer, avant que la course au gros matos et aux chemins hyper techniques me lassent de la pratique. Ce vélo de gravel fait mieux le job que ne le faisaient les anciens VTT, mais sur ces mêmes chemins que les vieux comme moi ont adoré il y a des décennies.
Il me tarde d'emmener ce gravel là où j'ai découvert le VTT, dans les forêts autour de Besançon. Je suis sûr que ça va être une incroyable madeleine de Proust pour moi.
Bilan très positif du coup. Il reste des imperfections sur ce vélo. Je vais vite lui offrir des roues et des pneus dignes de son cadre (je suis également preneur de conseils sur ce point), mais j'en suis très heureux pour l'instant.
Et un dernier conseil: Si comme moi vous avez du mal à vous retrouver dans ce qu'est devenu le VTT, tentez le gravel, ça vous réconciliera peut-être avec les chemins.