Alors voila, faire un enduro, cela fait quelques temps que ça me trotte, mais depuis plusieurs année j’hésite à faire le pas et me lancer sur un événement !
Tout a commencé la semaine dernière : je reçois un mail d’un pote : « romain, tu m’as parlé de te motivation à faire un enduro, alors j’ai une bonne nouvelle pour toi il reste une place à Samoens, c’est la coupe de France mais ça devrait le faire ! Tu devrais t’en sortir et tu pourras te jauger ! » « ……heu….t’ es vraiment sur de ton coup là ? ??? » Je reste vraiment dubitatif !
Bref je tourne l’idée dans ma tête, je réfléchis, je me dis que je n’ai pas le niveau, ni la caisse, que j’ ai pas si et pas ça…… bref ! Vu que je suis quelqu’un raisonné mais persévérant, je dis GO !.. est-ce vraiment raisonnable….
Vendredi soir, je quitte l’Ubaye, un peu tourmenté. Je suis partagé entre l’excitation de faire un truc super sympa, et la trouille !!! Bref j’ai un drôle de sentiment et je vais ruminer l’idée tout le trajet !
Samedi matin 6h15…heu non 6h42 , je prends ma douche et file au paddock pour 7h et rentre direct dans le vif du sujet ! Je retrouve Philippe et son fils qui m’ont vivement motivé à venir, l’ambiance est sympa et détendu (enfin surtout pour eux…….moi moins…).
Le terrain est annoncé très gras, il y a deux spéciales, avec une reco chacune, (un passage chronométré sur la première et 2 passage sur la seconde !) bon je vais essayer la reco puis j’aviserai !
Je suis toujours partagé, ai-je fais le bon choix, j’ai une seule idée en tête : surtout ne pas me blesser !!!
Direction les télécabines. Dans la file d’attente, nous retrouvons quelques un de leurs amis :
Première impression l’ambiance est super bonne, on discute super facilement on me présente du monde, les pilotes m’encourage ! Je suis très surpris ! En fait pour moi l’enduriste était un mec qui faisait de L’EENNNDURO, bref un mec qui se la raconte…. Et bien comme partout, plus le niveau est bon, moins les mecs se la raconte. On est à l’opposé du champion du monde de son village qui fait premier à la compétition du quartier le dimanche matin (pour les lorrains, le champion du monde de la Marbichone !!!, vous voyez de quoi je parle ?)
Aller un coup de télécabines plus tard, je rejoins le départ, quelques pilotes, partent devant moi, le temps est assez humide et relativement nuageux ! (un ami savoyard, disais que sont pays était très vert et que l’on y faisait du bon fromage ! J’ajouterais à cela, qu’il faut trois semaine pour que le terrain soit sec, et qu’il pleut toutes les semaines !)
Je me place sur le départ, le décompte, commence (on est en reco et j’ai le cœur à 200 bpm…) top , c’est parti dans une succession de petit virage, ça passe tout seul, et le fait de rouler entre les rubalise est en fait super grisant , je me prends au jeu. J’entre rapidement en sous bois et la……. !!! C’est la lorraine puissance 10 il y a de la boue de racines mais aussi de la boue et des racines entrecoupées de boue…. Une catastrophe ! je lutte pour ne ma me mettre par terre tout les 10 m, et je rejoins rapidement un tas de pilote arrêtés dans le premier devers !!!
Et bien bravo !!! je me rends compte que je ne suis pas le seul à galérer. La spéciale devient de fait très physique, il faut pousser le vélo sur les relances, sortir les pieds souvent, jouer l’équilibriste, sur les racines, et passer les épingles…comme on peut, bref….
Beaucoup de pilotes râlent tout ce qu’ils peuvent, d’autre pestent et d’autre passe comme des balles !!
Pour ma part je me prends au jeu, comme depuis le départ j’ai la banane, j’essaie de faire de mon mieux. Une épingles sur le vélo, une en sortant un pied, une en sortant deux pieds… une sur le dos !!
La spéciale est très technique, il y a beaucoup de dévers, de pentes assez raides, des épingles dans le raides et du calcaire mouillé, bref ça envoi du lourd. Je pose les pieds à plusieurs reprise et je fini même par tombé lorsque je suis a pied !!
Quelques centaines de mètres plus bas le terrain s’assèche et passe d’ultra boueux à ultra humide, c’est le moment d’essayer de piloter un peu mieux, j’essaie de faire de mon mieux et surtout de me faire plaisir. J’enchaine quelques virolos sympathique, quelques passage a vitesse élevée, en fait lors d’une spéciale encadré je me rends compte qu’on se donne à fond, le jeu est tellement grisant que je joue jusqu’au bout !!! Je constate l’intensité » de l’effort à ma respiration, je respire super vite, j’entends ma respiration dans le casque, mais je ne subit pas, l’adrénaline est bien la !
Je croise du monde sur les bords de la piste, bref ça sent la fin ! âpres un long effort, j’ arrive enfin sur Samoëns.
Arrivé en bas, je rencontre d’autre pilotes tout le monde confirme la difficulté, à ce moment un centaine de pilotes abandonnent et ne remonterons même pas faire la spéciale chronométrée !!!
Pour ma part j’y vais ! je décrasse le vélo vite fais, je regarde si tout vas bien je remets mon cintre droit !! je reprends des forces et j’y retourne.
Après être repassé dans la boucle de monté, me voici de nouveau au départ avec le décompte devant moi ! 10 secondes 9…8…7…(j ai le cœur à 240 cette fois, surtout que je sais ce qui m’attends !) 1… GO !
Et c’est parti ! Me revoilà dans le boue, c’est exactement la même galère que la précédentes, des tas de pilotes, des mecs qui ralentis et des mecs qui avionnent etc j’essaie de m’en sortir tant bien que mal. Mais cette fois la boue colle encore plus, un mec sur le bord me dis même (alors que je suis sur le vélo) que ma roue arrière ne tourne plus !
Bref cette première partie est une hécatombe ! je me sens au taquet entre l’effort que je fournis pour me concentrer et les relance…….en courant !! Bref cette première moitié est vraiment très éprouvante.
La fin arrive plus vite que prévus, j’enchaine les épingles super raides les passage de torrents, je fais énormément de fautes de pilotage, mais ce n’est pas grave j’essaie, et surtout je cherche à ma faire plaisir malgré le grip déplorable !
Arrivé en bas, je vais au ravito, je retrouve du monde, je discute et encore une fois je me rends compte que tout le monde à galéré, tout le monde a pris des boites, bref tout le monde est unanime c’était très dur !
De nouveau, j’ai cette impression que les pilotes se fond plaisir et ne se la raconte pas !
On fini le repas et je me motive pour aller faire la sp2 dans les même conditions… ça promet !
En il y a 150 abandon à ce moment, autant dire qu’il ne reste que les bon et les persévérant ou…les idiots !
J’entame la première reco et d’entré de jeu, je me prends un vol sur un des premiers virages bien appuyé… une grosse racine… bref j’avoue cette chute m’a bien calmé ! Je repars très vite et j’enchaine la spéciale.
Comme ce matin le terrain est identique, du devers de la relance à gogo et des épingles dans la pente…sauf que cette fois la pente n’est pas raide mais énormément raide.
Sous les télécabines nous somme un petit groupe de pilote nous enchainons les virages supers serrés et très très raide, je me prends une luge et passe deux virages ou trois en tenant mon vélo tout en glissant sur le dos dans un sens puis dans l’autre… pas une bruit je me relève avec le sourire ….à ce moment tout le monde éclate de rire ! Bref j’ai fait le show ! Aller je remonte sur le vélo et j’enchaine dans des virage plus raide et plus glissant les un que les autre. Je suis physiquement à fond, j’entends ma fréquence respiratoire toujours très importante grâce au bruit dans la mentonnière! Mais je suis toujours en forme et content !
Arrivé en bas je deviens raisonnable et je bâche comme beaucoup le deuxième passage sur cette spéciale ultra dur ! Et pour cause le fermeur me dit « mais ouai c’est le parcours des EWS de l’an dernier ! Et ils l’avaient trouvé pentu ! » bon bah voila !! Je bâche mais je suis content ! Je prends la bonne décision !
Du coup je me retrouve hors classement, mais de toute façon je ne suis pas venu pour cela, j’ai la possibilité de rouler le dimanche à ma sauce en prenant le départ après l’ordre du classement ! et ce sera très bien comme cela !
Nous ne serons que peux de coureurs à continuer le lendemain dans ces conditions, bcp ont abandonné et sont partis, quel dommage les SP3 et 4 nous réserve les meilleurs surprises du week-end !
Le soir nous nous retrouvons au resto avec une petite équipe sympathique, la soirée est super sympa, j’apprends que les personnes qui sont a table ont un profil sportif assez similaire au miens (windsurfeurs, skieurs passionnés, bref des grands enfants ! )
Dimanche 8h il fait grand beau ! On nous confirme bien notre possibilité de partir sur l’épreuve, et on nous encourage d’ailleurs à le faire ! Nous formons un petit groupe de motivé, l’ambiance vas être extra, nous jouons toujours le jeu malgré notre « non-classement » après la spé2 manquée.
Rapidement je rejoins le départ sur les plus hauts sommets de Samoens, les SP3 et4 font aussi partis des parcours EWS de l’an dernier ! Ça promet ! La pente à l’air vraiment raide !
Le décompte et donné et je m’élance à fond dans la première partie, mais rapidement je me rends compte que tout est très très pentus, les épingles sont très engagées, et il ne faut pas louper un appui !
La première parie se passe sur les hauteur, c’est vraiment très impressionnant l’engagement est vraiment énorme,.
Nous rejoignons rapidement un lac puis un replat pour souffler un peu, je me rends compte que ma respiration était encore au taquet pendant cette partie !
Le rythme reprends rapidement en sous bois, il y a toujours énormément de racine mais pas autant de boue que la veille, le terrain est toujours plus rapide que la veille, les enchainements de virolos sont très agréables mais toujours très pentus.
Apres quelques minute je prends une belle chute, et j’atterris vraiment en vrac dans le bas coté, !! Une personne me dit ! « vous êtes au moins le 20 eme à tomber !!! » J’en suis ravis dis-donc ! Bon pour être honnête c’est la seule fois ou je me suis fait à peu prés mal du week end ! je ressaute sur le vélo et repart dans une série de virolos super rapide en sous bois ! le single est très étroit très rapide et surtout en devers, il y a toujours ces put…. de racines, qui trainent !
Vers le bas de la spéciale nous rejoignons un deux trois pilotes qui guenille !! Et oui il y en a encore !!
Bref fin de la sp3 il nous reste plus qu’a remonter pour la sp4 et le tout en pédalant ! L’effort de la monté me parait d’une simplicité déconcertante ! J’ai tellement donné sur mes descentes que cet effort est minimal !
Nous rejoignons le départ de la sp4 ! Pour notre premier passage ! J’ai l’impression d’être passé sous un rouleau compresseur, je sais que ce sera mon dernier passage et que je ne remonterais pas faire mon 2eme passage ! Bref maitre mots est le plaisir on va alors ce faire plaisir !
La sp4 est beaucoup plus rapide, sur des terrains qui me sont beaucoup plus familier, dans un style vosgiens : sous bois de sapin, terre meuble légèrement sablonneuse, bref je suis assez a l’aise.
J’enchaine les virages entre les rubalise, je tourne en prenant un max d’appuis sur le sol, je me fait vraiment plaisir, cette spéciale, tout en restant engagé est tout à fait dans le registre que j’aime , vitesse, gros appuis etc…
Depuis ce matin j’ai vraiment retrouvé ma confiance, je me lâche je prends de la vitesse, j’essaie de voler au dessus des racine, et de passer le pierre rapidement, bref c’est un gros plaisir !!
Sur le bas, le chemin se creuse et les appuis sont de plus en plus relevé, il y a même un vrai relevé en bois ! Bref ça envoi fort ! Juqu’a l’arrivé sur les berges du Giffre.
Je ne saurais pas dire combien de temps nous avons roulé (j’ai oublié d’aller voir mes temps….lol je n’ai pas le réflexe !) Mais alors ce fut une partie de gavage complètement hallucinante ! )
Je discute avec un mec de l’orga qui était dans nos roues à la descente, et je lui donne mon ressenti : « spéciales très bien tracées, géniale mais difficile…etc etc »
Le mec me répond : « c’est vraiment le ressenti générale l’épreuve était vraiment difficile et engagé, et me confirme que ces spéciales on été courut l’an dernier sur EWS que les pilotes pro avaient trouvé le terrain super mais assez dur ! »
Il ajoute : « c’est ta première ! C’est bien, ce n’était pas la plus facile du tout, mais c’est chouette d’avoir roulé toutes les spéciales ! Beaucoup on arrêté hier »
Ce qui confirme encore une fois cette ambiance super conviviale ! Ou on te dit « c’est cool tu as essayé tu es déterminé tu as tenté ! C’est chouette, reviens ! ».
J’arrive enfin au paddock, je suis fracassé, mais vraiment heureux et super satisfait d’avoir roulé sur ce terrain de jeu.
Nous nous retrouvons avec notre petit groupe, et décidons de ne pas remonter, pour ma part j’ai atteint ma limite de fatigue et surtout de sécurité. Il est déjà assez tard j’ai un peu mal au cotes suite à ma chute mais j’ai vraiment la banane ! Nous prenons le repas au calme en attendant les bons qui eux fond leurs dernier passages sur les sp 3 et 4 !
Le pote qui m’a motivé fini dans les 10 premiers masters et sont fils dans les 10 premier juniors !! sympa les résultats de la famille !
Bref je traine un peu pour apprécier le moment et reprend la route des alpes du sud ! je suis hs mais super content !
En résumé !
-un enduro c’est énorme !
-c’est super engagé mais c’est très bon et surtout très grisant !
-on progresse super bien et on se pousse a passer des passages que l’on ne ferait pas !
-l’ambiance est vraiment super sympa
-l’enduriste tombe et tombe bcp y compris les meilleurs mais eux se relèvent plus vite que les autres !
-c’est physique, et même très physique et tant mieux !
-je reviendrais !