C’est parti pour le CR.
Dès jeudi midi, les préparatifs ont démarré : Caro est allée nous réserver un emplacement (commun avec Alexis et sa bande). Julien (Dido51) et Florian (Cédirc) eux, sont montés sur place dès le vendredi soir pour monter le camp avec une tonelle et une table.
10 h00 : Avec JeanPhi, de notre côté, nous sommes arrivés samedi matin. D’entrée, je suis surpris : le classique bouchon pour arriver jusqu’à son terrain a disparu. En 5 minutes nous sommes sur place. On décharge les affaires, et on monte les tentes. A ce moment, je décide de mettre la voiture au parking coureurs … nada, plus de batterie : JeanPhi a laissé le contact avec son téléphone qui charge et ma batterie n’est plus folichone, et comme c’est une automatique, pas moyen de la pousser. Pour courroner le tout, je suis en marche avant dans un cul de sac, pas moyen d’amener une voiture devant. Heureusement, de façon miraculeuse, les types à côté de nous ont des batteries de voiture pour alimenter je ne sais plus quoi. 3 minutes plus tard, ma voiture tourne. Qui dit cul de sac, dit pb pour ressortir : un type s’est mis dans une grosse pente pour faire demi tour : je sors pour le pousser, il part, mais en revenant : M.RDE ! j’ai éteins mon moteur !! mais là encore, chance, elle repart nickel.
12h00 : repas de midi tous ensemble : le chapiteau est splendide et il n’y pas de queue, en 5 minutes, on est à table… JeanPhi ne peut résister à l’appel de la bière.
13h00 : On commence à penser “course”. On détermine l’ordre des tours, ce sera Florian qui fera le départ, suivi de Julien, puis Mathieu, Caro, JeanPhi et moi. Précision : Florian doit partir déguisé (c’est la tradition), il sera en dragon, avec une tenue en fourrure … il fait 25° et le soleil est là …
14h00 : Briefing général avant la course : Riton (un des organisateurs de longue date, probablement dès la première édition, il y a 26 ans) nous décrit le parcours : il est en trèfle avec trois boucles. La première boucle fait 150 m de deniv’, et s’annonce moins technique que les autres, elle comprend la plus longue montée de l’histoire des Crapuads avec 110 m de deniv’ d’un coup. Il nous annonce une seconde boucle plus technique et une troisième tout aussi technique et en montagnes russes avec 180 m de deniv’. Au total, on arrive à 435 m de deniv’, là aussi un record pour les Crapauds. Sur 12 kms ça va piquer !
14h30 : rendez-vous dans le pré qui sert de départ à la course : près de 500 pilotes en ligne et à 100 mètres, un coéquipier qui tient son vélo comme aux 24 heures du Mans moto. C’est plus que folklo avec les déguisements, il y a des trucs et des idées carrément délirantes (voir les photos).
15h00 : 3, 2, 1, PARTEZ : Florian court comme … un dragon. Julien qui tient son vélo ruse et lui avance un peu sur la ligne imaginaire : Florian grille la politesse à pas mal de monde, attaque comme une bête sur la trajectoire la plus lointaine mais aussi la plus roulante (c’est un chemin au lieu d’une prairie). Lorsqu’il repasse derrière le pré il est dans le premier tiers, ça roule et ça ne bouchonne pas comme pour ceux qui suivront. C’est bien parti.
15h50 : on part guetter les meilleurs à 500 m de l’arrivée : le premier en SR titane 26" avionne comme un dingue, il a déjà plus de 3 minutes d’avance sur le second !
16h17 : arrivée de Florian : il est semi liquéfié dans sa tenue de dragon, on voit qu’il a forcé, le visage est marqué. Il nous décrit le parcours “c’est technique avec des pièges et tout le temps physique, pas plus 500 m de plat”.
Les relais s’enchainent ensuite. Mathieu claque un 58 minutes (le premier tour de Florian fait 4 kms de plus et comporte de nombreux ralentissements et bouchons). Puis viennent Julien, Caro et JeanPhi. Le temps passe, mon premier tour sera à la tombée de la nuit vers 21h00. J’équipe le vélo et le casque avec mes lumières.
21h00 : j’attends JeanPhi sur l’aire de relais. Il arrive en 1h13. “fais gaffe, n’attaque pas trop dans la première boucle, sinon après t’es cramé”. C’est parti ! je cours jusqu’aux escaliers qui enjambent un passage pour spectateurs, pas la peine de monter sur le vélo et puis c’est interdit de pédaler dans la zone de relais. Après l’escalier, hop sur le vélo, ben oui, on est venu pour du vtt, pas du cyclo cross ! d’entrée, ça part en descente, ludique à souhait avec une alternance de courbes rapides, de zones avec un peu de roche, de pifs entre les arbres, et de virages plus serrés : ça y est, après autant d’années, j’y suis de nouveau. Il fait sombre, mais on peut encore rouler sans lampe. Première montée bien roulante, que je connais, elle est sur le parcours depuis des années celle là. J’y vais à mon rythme, les jambes tournent bien. On remonte sur le plateau. A peine 20m de plat, et zou, la descente suivante, du même accabit mais avec en plus des cassures, des whoops qui passent à blocs, des racines et de grandes épingles. Je me sens bien, je passe partout et double qqs chicanes mobiles ou en mode piéton. En bas, un single bien rapide le long d’un grillage, puis une légère montée, un sentier en simili balcon et en montée, courte descente, et hop, c’est parti pour un chemin bien raide en caillasse. Je suis tout à gauche, pas envie de me cramer. S’en suivent du single en terre et plus raide, puis du chemin raide en caillou, puis du single très raide : je passe limite, la selle dans le Q, les cuisses qui chauffent, un bout droit en pierre un peu limite en adhérence … je dois être dans la grosse montée, ça continue, virage en épingle à gauche très raide, morceau quasi roulant, mais en montée, épingle raide encore, puis progressivement la pente s’adoucit, je peux mettre le 2ème plateau. Putain, je suis trop habillé, j’ai trop chaud. La montée reprend plus dure, je sors de la forêt, encore 200 mètres et je passe dans le châpiteau (10 mètres de plat). Fin de la première boucle.
Et hop, c’est reparti pour la descente, j’allume pour la descente, je n’y vois plus assez. j’essaie de reprendre mon souffle, j’ai trop chaud. La descente est vraiment sympa, mais un truc cloche dans mon éclairage : celui du cintre brille sur ma plaque course qui est pliée vers le haut, ça me gêne un peu lorsque je baisse le regard. Rester vigileant, c’est plus serré, il y a de quoi aller embrasser les arbres. Paf montée en épingles, j’en chie, j’ai chaud, je gère la nuit, j’optimise le réglage de mes lampes et je pousse quand je me fais surprendre (ben oui, la nuit pas simple de prévoir) ou que je suis trop dans le rouge. Boire ? ben pas possible, soit j’ai le souffle au taquet, soit faut tenir le cintre parce que ça file entre les arbres dans les racines. Encore une montée, et retour sur le plateau, passage dans l’antre d’une sorcière qui distribue des fraises tagada, enfin, ça je ne l’ai su qu’après, je suis trop dans le rouge pour comprendre ce qu’elle me dit cette grosse femme déguisée. Fin de la seconde boucle.
La troisième me fait peur, je suis déjà cramé et il me reste 180 m de deniv’ ! Bizarrement, ça passe mieux, les montées sont souvent des raidillons mais courts, les descentes plus techniques et il y a qqs portions de semi plat, soit en dévers où il faut être attentif, soit qqs portions plus roulantes. ça correspond mieux à ce que je connais comme style de parcours. Je reconnais alors la partie finale, il me reste une mini boucle de 500 mètres. Ouf, je vais arriver en entier ! Passage sur la passerelle en escalier de l’arrivée, je titube à moitié, sortir le temoin pour pointer, je ny’arrive pas. 1h12 et qqs secondes, 4 de mieux que Caro et 1 mn de mieux que JeanPhi.
22h30 : repas ! je prends une bière, pour la nuit. Ensuite une petite douche à peine tiède et hop au lit.
23h30 : je me couche, j’entends le concert, la fille chante bien, je mets les boules quies.
23h31 : je dors
03h15 : je me réveille naturellement. J’ouvre la tente. Mathieu passe : Caro vient d’arriver, JeanPhi vient de prendre son relai, dans une heure je tourne … que faire ? me lever ? manger ? me rendormir 30 minutes, j’essaie … 3 minutes plus tard, je suis debout, sous la tonnelle. Il y a du vent, ça caille. Je mange une banane et deux barres. Il me reste encore 30 minutes à attendre, au moins. A la frontale, je lis le VTTmag offert (du mois de décembre) … rien ne me plaît là dedans … un article avec Péridy qui explique comment entretenir son vélo et qui balance du lubrifiant bombe sur les roulements de sa suspension : NAWAK !
04h20 : je suis à la zone de relais, le vent est froid, je fais qqs tours pour me réchauffer. JeanPhi tarde … je me pelle. Je tape la discute avec les autres. La zone de relais est quasi déserte, les équipes “mode touriste ++” ne tournent plus.
04h40 : JeanPhi arrive. Gooo ! D’entrée, ça va moyen, les jambes sont dures, mais rapidement ça va mieux, même bien. Dans les deux montées de la première boucle, je gère bien. En descente, je fais l’effort d’être bien concentré, d’essayer de lever le regards, d’anticiper et de ne pas me planter. L’éclairage est au taquet, c’est Versailles ! (merci Cyril pour ton conseil de lampe, je l’ai sur le casque). Puis à mi course, une sensation au creux de l’estomac : m.rde, j’ai faim, je n’ai pas assez mangé, grmpf. Progressivement, ça me gêne en montée, j’ai moins de jambes et je n’arrive pas à rester bien concentré en descente. Je fais des erreurs, perd du temps, je ne suis pas content de moi. Je décide alors de gérer la pénurie, vu que je n’ai rien pris dans le sac (clampin !). Finalement, je boucle avant 6h00 : 1h18mn avec le jour qui s’est levé en fin de parcours. Je suis content, c’est pas mal, mais sans la faim, j’aurais fait mieux. Bon le prochain tour sera de jour lui.
06h20 : petit dej’ (queue mais très rapide) : c’est copieux, tant mieux. Je suis gelé. Une couche (froide) plus tard et je suis au lit, les boules quies dans les oreilles. Je réussis à dormir un peu.
09h00 : ma montre sonne pour mes médocs, ahhhhh j’ai des crampes de partout dans les jambes : GASP ! oublié de boire suffisamment. Faut réparer ça ! eau + poudre énergétique + St Yorre, je m’enfile quasi 1 litre et demi.
10h30 : une crèpe au Nutella plus de la bouffe diverse. Je me prépare pour rouler à midi : virer les lampes, prendre un peu d’eau. En attendant de rouler, on papote, ça blague, ça chambre.
11h30 : Au relais de JeanPhi, Caro est très en retard, elle arrive en 1h30 : elle a crevé sur pincette à mi parcours … JeanPhi repart.
12h40 : j’attends JeanPhi. Il arrive plutôt cuit. Je pars couteau entre les dents, avec l’envie de faire mieux que mes deux premiers tours : rester concentré en descente, souffler, anticiper, je m’éclate ! de jour, c’est plus facile ! dans les montées, je gère sur la première boucle. ça va bien, je me sens bien. Je vais tout donner de ce qu’il me reste : rien lâcher en descente, doubler dès que possible “pardon, je passe à gauche, merci”, rien lâcher en montée : cette fois je passe tout sur le spad, les jambes brûlent mais ça passe. Seules les trois marches d’escalier en montée me résistent, j’ai peur de la pincette. J’attaque partout, donne ce qu’il me reste. Parfois après les raidillons de la troisième partie, il me faut 100 ou 200 mètres avant de pouvoir relancer tellement ça pique. La fin arrive, dernière bouclette, un mec derrrière moi à 10 mètres, ne pas le laisser revenir, je relance à bloc, dernier coup de cul, une pierre, la roue arrière tape mais ça passe pas de pincette. Escalier d’arrivée, j’essaie de courir mais les jambes ne veulent plus. Pointage : 1h10 ! yes j’ai amélioré ! Je passe le relais à Florian qui entame son 4ème tour.
13h50 : les autres m’attendent avec une bière (brassée spécialement pour les Crapauds) ! merci !!! elle est délicieuse. On file au repas. Une autre bière. Ah la vache, ça fait effet ! je suis heureux, l’ambiance course, c’est pas mal finalement 
14h55 : Florian signe 1h02, boosté lui aussi par l’effet dernier tour. Julien repart pour un dernier tour.
Au final, on termine tous avec la grosse banane. Classement final 200èmes au scratch et 25èmes dans notre catégorie. Pas mal pour le peu de préparation spécifique.
Rangement et retour en voiture dur, dur, pas dormir, rester concentré, gérer encore une dernière fois …
(les photos, demain)