Voici un court CR des deux jours que je viens de passer à rouler dans la région de Santa Fe, au Nouveau-Mexique.
Puisque j’étais là principalement pour le travail, je n’avais pas de vélo avec moi. J’ai donc loué dans une boutique « The Broken Spoke » où clairement ils prennent le vélo de montagne au sérieux. J’ai eu droit à un Yeti SB5.5 monté avec qualité, du GX, une Fox36, des roues DT Swiss, des pneus Maxis. Ils ont pris le temps d’ajuster les suspension à mon poids à l’arrivée, retirer le porte-bidon que je n’aimais pas, installer mes pédales. Bref, du bon service.
Le vélo pour sa part était vraiment top. Il mordait le sol désertique bien rocailleux, la roue avant levait facilement lorsque nécessaire et les passages techniques passaient comme si de rien n’était. C’était la première fois que j’essayais un 29" et francement j’ai bien aimé. Ça demande de pousser un peu plus dans les montées techniques, mais le gain en inertie compense largement. Je n’ai pas osé l’an dernier mais peut-être que j’aurais du.
Toujours est-il que le premier jour je m’attaque à ce que tout le monde en ligne indique comme la meilleure trail du secteur: la Winsor Trail. Je n’ai croisé qu’un autre cycliste, mais visiblement il y a 15 descendeurs qui passent pour 1 qui monte si on se fie à la trajectoire des traces. De mon côté je commence en bas dans la vallée qui est quand même à 2200 m d’altitude. Ici c’est le désert, la végétation se limite à des buissons tout secs et des pins maigrichons.
Le sentier suit la Tesuque River et croise le cours d’eau 7 ou 8 fois. Faut dire que la rivière est de la taille des ruisseaux que l’on croise aux 250 mètres au Québec. Probalement qu’au printemps elle prend de l’ampleur car le début du sentier a clairement été emporté par des innondations ce qui le rend très techniques. Il y a de grosses pierres à contourner dans tous les sens, je me dis que ça va être toute une journée. Finalement ce sera la seule portion technique, après moins d’un km je tombe sur une trace beaucoup plus mature et assez roulante. Je me retrouve dans un canyon de seulement une 10e de mètres de large par endroit, avec des parois d’une 10e de mètres de haut. Ici il fait plus frais et il commence à y avoir de vrais arbres.
Plus on monte, la végétation passe à une forêt de grands pins, puis à des trembles et bouleaux. Plus loin sur un panneau je lis que c’est le résultat d’un feu de forêt en 1880. Les pins reprennent tranquillement la place des trembles, premiers à repousser suite au feu.
La montée est longue, mais toujours progressive et le sentier est roulant. C’est assez facile pour les jambes, sauf que rendu vers 3000 m je me rend compte que mon coeur bas à tout rompre. Je réalise que l’altitude commence à m’affecter. Je suis loin de mes 450 m d’altitude habituels, et même des plus hautes montées que j’ai fait dans les Alpes.
Je décide de continuer encore un peu, pour voir jusqu’où je suis capable de me rendre. Finalement les derniers 300 m sont super pentus, impossible de rouler ici. J’aboutis à une clôture qui marque le début du « Wilderness » où les vélos sont interdits. En longeant la clôture vers la droite j’aurais pu monter jusqu’à 3800 m, mais là franchement c’était trop pour moi.
La descente commence donc enfin. C’est facile, il s’agit de revenir sur la même trace. C’est à ce moment que l’on comprend pourquoi c’est la trail préférée des locaux. On serpente en forêt à toute vitesse pendant près de 45 minutes. Pratiquement aucune remontée, au pire quelques faux plats où il faut donner quelques coups de pédales. Vers les 2800 mètre j’en profite pour faire un petit arrêt à un belvédaire afin de prendre une photos de la vallée plus bas. C’est la seule opportunité car tout le reste de la journée s’est déroulée en fôrêt.
Vers la fin du parcours je recroise la rivière à plusieurs reprises comme à l’aller. À l’un des gués je vois un petit drop de 30 cm et je me dit que je vais faire un splash rafraichissant. Et bien le ruisseau qui fait 5-10 cm de profond partout ailleurs, a creusé un trou de 50 cm à cet endroit. La roue avant plante dans le trou et je me retrouve à faire un OTB la face la première dans l’eau. Pas de bobo et effectivement refraichissant…
Jour 2 dans le prochain post…