A Lyon, y'a régulièrement des tentatives de mettre l'hypercentre (la Presqu'île) en mode piétons uniquement avec tolérance pour les vélos, mais sans voitures. A chaque fois, ça gueule : "ma bagnooooooole" "mes coooouuurses" "mon shooooppping" "mes cliiiients" ... Ce modèle de société auto-centré est compliqué pour moi. La dépendance aux véhicules (thermiques et électriques) est un des problèmes clefs, et doit être repensé à travers des questions d'urbanisation et de mobilité. Pas simple...
Tout à fait d'accord.
Mais dans notre société l'individu est mis en avant, ça pousse chacun à avoir son moyen de déplacement perso, confortable (chauffage, radio, téléphone, etc etc) ...
Pour les courses, un des défis est que les transports en commun actuels sont conçus spécifiquement pour faire la navette entre la maison et le travail. Il faut d'autres options. Les systèmes de voitures partagées sont déjà un pas en avant. Quand elles seront électriques ce sera encore mieux. À Montréal on a les vélos Bixi en libre service, ils ont un panier mais pas encore d'option avec remorque. Ils viennent d'introduire des électriques cet été pour les plus longs trajets.
Personnellement j'aime tellement mon expérience avec l'électrique que je ne voudrais jamais retourner en arrière. Le plus gros bénéfice je trouve c'est l'absence d'arrêts au stations services et au garage. En 3 ans j'ai eu à utiliser un compresseur 3 fois pour regonfler les pneus et c'est tout. Je la branche automatiquement en rentrant à la maison et ça s'arrête là. Ne plus avoir à penser à faire le plein avant de partir reconduire un enfant quelque part, ou bien à planifier le prochain entretien, ça n'a pas de prix.
Mais multiplier par le nombre de véhicules thermiques à remplacer, ça aurait/ra un coût pour la planète (matières rares, production, recyclage,...) non tenable. Il ne sera même pas possible que tout le monde passe à l'électrique.
Le véhicule individuel (quelque soit le nombre de places) n'est plus viable (il ne l'a été qu'au prix bas des énergies fossiles pour le faire avancer).
Faut se résoudre, surtout les générations qui arrivent, à voir le monde se dilater et les distances redevenir contraignantes dans les décennies qui viennent...
Et comme la raison n'aura jamais court (sauf contrainte et donc trop tardive), faut s'en faire une maintenant et se dire que le combat est perdu d'avance.
Sinon, pour revenir au sujet, beau boulot Dom'.
Le turquoise, moui mais bof quand même
Franchement, Pas Simple? En terme de solution, ça parait pas le plus compliqué. En terme de décision, là oui, pas simple. A mon avis tu interdis l'accès aux bagnoles, sûr ça gueulera, mais au bout d'une certain temps tout le monde aura trouvé des solutions. Optimisables certainement.
C'est plus le changement qui inquiète. Mais tant qu'il n'y aura pas plus de 50% de "citoyens" à vouloir (vraiment) changer (en faisant un effort, et pas juste dire ça serait bien), qui va essayer de se faire élire là dessus?
En plus, le but est pas forcément d'interdire totalement les véhicules, il faut qu'il y ait des accès. Et avec les technologies de maintenant, si je dois accéder à mon domicile avec un véhicule (déménagement, intervention, grosses courses même), je réserve sur une appli mon droit de passage qui m'ouvrira la borne et go (j'entends déjà les anti-traçages gueuler ). Réduire le flux de voiture, c'est déjà pas mal, on n'est pas obligé de faire du On/Off...
Après, si tu interdis l'accès au centre ville, la mode de la voiture électrique va peut-être en prendre un coup, vu que la voiture sera utilisée principalement pour les grands trajets, pour lesquels l'électrique n'est pas encore bien adapté.
ha ok... donc c'est bon, je peux payer une moto à mon gamin alors? Autant qu'il en profite alors si c'est perdu d'avance?
Ou alors je tente quand même de lui instiller quelque part qu'il est raisonnable de penser à l'impact de son confort sur les ressources naturelles? (ce qui n'est absolument pas le cas de nos générations, à part en terme d'économie financière)
Comme Carquo je crois que le fatalisme apocalyptique ne mène nulle part. Il faut trouver une façon d'innover malgré la résistance au changement. Les vieux ont prévus la fin du monde pour bientôt depuis le début de l'humanité alors que c'est toujours eux qui ont modelé le monde qu'ils laissent derrière. Je me souviens de mon grand-père qui se plaignait que le rythme de vie allait beaucoup trop vite dans les années '80, au point où c'était devenu invivable. Pourtant c'est lui le premier à avoir quitter la terre familiale pour aller vivre en ville dans les années '20.
"Comment je vais faire mes courses si je peux plus utiliser ma voiture?"
Alors qu'on devrait plutôt se demander "Comment ne plus avoir besoin d'aller à Carrouf'".
Plutôt que de se demander ce qu'on a perdre, se concentrer sur ce qu'on a à gagner. Mais pour ça il faut être convaincu que c'est une nécessité, pas juste un acte de bonne conscience.
Et puis si je dis à ma femme que les voitures sont en réparation pour un mois, je suis sûr qu'elle trouvera une solution pour les courses. (je sens que je vais faire partie de la solution ).
J'ai l'impression que notre génération, on commence à prendre conscience de... mais on a un passif d'habitude et de confort qui rend quasiment impossible de changer réellement les choses. Maintenant si la génération qui vient intègre dans son raisonnement cette notion de "ressources", y'a peut-être espoir. Mais ça veut dire essayer de faire passer par l'éducation des habitudes et des réflexes qu'on n'a pas nous même, de façon suffisamment sincère. Au mieux on peut espérer que ça prendra du temps.
Par contre, le "toutes façons c'est mort", lui, il accélère vers le mur il me semble.
Suffit par exemple d'inverser : plutôt que d'aller parcourir les magasins et "chercher tes courses", tu parcours le site internet du magasin et un service vient te livrer ... ah c'est pareil, il faut un machin pour te les livrer.
Non, c'est pas pareil : un machin livrera X foyers. Machin qui n'aura pas besoin de satisfaire aux exigences de nos habitudes de conforts bourgeois (pas un SUV qui sert à rien, pas besoin d'aller vite etc...).
Le principal problème c'est que c'est difficile (mais pas impossible) de modifier le comportement des gens et ce qu'on leur a inculqués depuis des lustres.
Lors de mon projet plusieurs personnes nous ont dit : "no parking no business".
Et c'est malheureusement terriblement vrai. Les centre-villes se meurent car les gens ne viennent plus acheter en ville. Galère pour se garer, alors qu'en ZAC c'est tellement facile ! Puis tu as tout à porté de main.
Autre point très peu de villes ont des infrastructures adaptées. Que ce soit les transports en commun ou les voies cyclables c'est souvent galère. A Pertuis tu as en plus l'incivilité des gens en voiture. Je ne parle pas de Marseille ou même quand tu es en moto ils te rouleraient dessus si tu ne fais pas un minimum attention.
Donc il faut changer les mentalités, montrer qu'une autre solution existe. Et ça va prendre du temps.
Si tu viens chez @StephW on pourra échanger. J'espère qu'on va pouvoir monter. Coralie sans être une férue du vélo (loin de là), prend son Giant City de temps à autre. Bon par contre elle refuse le port du casque.
Il y a quelques années pleins de copains écologistes me disaient "il faut imposer sinon rien ne changera". 20 ans plus tard je crois qu'on a plus le choix. Et je ne suis pas comme ça pourtant.
Mais attendre que les gens réagissent d'eux mêmes c'est comme attendre le passage d'un ET devant sa fenêtre.
Pour l'électrique, l'autre avantage c'est qu'on s'aperçoit qu'une voiture a une autonomie ! Pétard, ça alors ! C'est nouveau ? Ben non, plus tu vas vite, plus tu brûles d'énergie. Et en 100% tu as intérêt à faire attention. Et finis les 130 kms/h sur autoroute.
Moi qui adore la vitesse et qui fait que trop rarement attention à tout cela mais je me rends compte qu'avec l'électrique j'arrive à me comporter différemment. 1/ parce que je n'ai pas le choix 2/ parce que c'est franchement idiot de diviser son autonomie par deux.
Avec l'énergie fossile je ne m'en rendais plus du tout compte. Si juste qu'en moyenne mon Espace fait 7L/100.
Oui, faut rien lâcher. Mais en poussant les demandes assez loin, on fini par avoir un peu. Par exemple le développement des pistes cyclables qui a été au final une promesse de la municipalité, et qui devient une promesse des prochaines campagnes. Ca a été (un peu) fait, avec une adaptation pour le vélo en ville. Ca suffit pas et ça nécessite des adaptations (là ok je peux accrocher mon vélo un peu partout en ville maintenant, mais ça fait aussi l'affaire des voleurs de vélos, donc je fais pas...). Mais on peut espérer que ce soit le début d'un cercle vertueux.
Dans mes bras.
Je pense exactement cela et c'est par exemple l'esprit des parcs naturels : penser la relocalisation, réfléchir territoire.
Je cherche depuis un mois un vélo pour mon beau-fils de 14 ans. Les magasins sont vides, le bon coin pullule d'occasion de 2012 à 900€. Et vous savez quoi ? Toute l'industrie du cycle (allez 90% au bas mot) se trouve en Asie. En Europe on ne fabrique plus de cintre, plus de potence, plus de roues (en 2002 j'avais visité l'usine Sunn de St Gaudens qui en fabriquait pourtant), plus de dérailleurs.
Pour ça, c'est facile, suffit de déménager 500 kms vers le nord est ... voire à l'étranger dans la même direction si tu es plus exigeant question respect.
Là dessus Hidalgo a fait un boulot fou à Paris (quitte à se mettre les gens à dos) : en 10 ans, circuler à Paris à vélo est devenu bien plus agréable, les pistes cyclables ont fleuri partout.
On a appris avec la facilité, c'est facile de prendre sa voiture pour aller à l'hypermarché.
C'est facile l'hypermarché car il y a tout, tout de suite.
Faire des courses alimentaire est une perte de temps, à contrario faire des courses pour de l'inutile est un passe temps très agréable.
Faire la bouffe est une perte de temps.
Se déplacer est une perte de temps.
Le temps utile c'est Youtube, Instagram, Tweeter, SnaptaChatte, VTTNet.
Faudrait interdire les sports mécanique. No troll.
(je cross poste, je n'avais pas vu que le sujet avait été déplacé...)
A Lyon et à Paname, tu trouves des vélos cargos électriques en location. L'énorme Ikea que nous avons ici doit en proposer pour ramener les étagères Billy, la cuisine équipée ou toutes les conneries inutiles achetées sur un coup de tête en allant dans ce magasin...
+1
Pourtant la demande de voitures explose à nouveau ! Ainsi que la demande de van/camping-car.
Qui, ici, accepte de vivre sans voiture ? Et à quel prix sur son mode de vie ? Au mieux, ce que j'observe ce sont des gens qui ont des voitures (pas une, mais plusieurs), ou voiture/moto, ou voiture/camping-car, alors que je nous trouve plutôt sensible sur la question.... Alors, imagine le reste de la population quand tu vas lui interdire d'aller où elle veut en auto....
A Lyon, y'a 10 ou 15 ans, le maire avait interdit une partie de la presqu'île aux 4x4, SUVs, etc. Ca a duré 2 jours : le temps que tous ces gros cons se garent sur les trottoirs, en plein milieu des rues, des ponts, etc. en klaxonnant à tout va tel le neuneu de base. Le maire a fait machine arrière. Alors, je vais te dire, faut une sacrée volonté politique. Et comme tu le disais, vu les couilles molles qui sont contraints par leur ambition d'être ré-élu au lieu de défendre un projet, c'est pas là de changer.
C'est un des axes de la politique des verts au pouvoir à Lyon, Grenoble, Bordaux, Poitiers, etc. Vu comme les mass média leurs tombent dessus, vu comment les réseaux sociaux critiquent leurs actions en faveur de moins de voitures, des mobilités douces, je ne suis pas optimiste pour deux sous.