J'ai fait une balade plutôt inhabituelle pour moi samedi.
Mon pote François, qui n'est pas du tout cycliste, a fait plusieurs fois le tour du lac Léman (ne dites pas "lac de Genève", il n'y a que les étrangers et les genevois qui l'appellent, à tort, comme ça 
) et il voulait le faire en moins de 7h00.
Je n'ai jamais fait une telle distance, j'étais persuadé que c'est réservé à une élite inatteignable pour un humble randonneur comme moi. En plus c'est tout plat, et je n'ai jamais appris à rouler sur le plat. Mais j'ai accepté, autant par curiosité que par fierté.
Autant dire que j'étais stressé à l'idée de me lancer dans un truc pareil. Pour couronner le tout on est parti d'Annemasse, ce qui nous a rajouté 20 bornes au compteur.
Après avoir traversé la super voie verte qui va de Annemasse à Genève, on se retrouve au bout du lac pour le départ réel.
A 9h00 pétente le jet d'eau de Genève se met en route (le ponctualité suisse n'est pas une légende), et nous aussi.
Première déconvenue au bout de 2 km dans Genève: la route est bloquée à cause d'un congrès à l'OMC. On doit faire un grand détour pour monter jusqu'à l'ONU et redescendre par le jardin botanique (que l'on traverse en se faisant engueuler parce que c'est interdit aux vélos). Ensuite c'est parti pour suivre les berges du lac à distance. La route est relativement plate, il y a majoritairement des pistes cyclables. On file bon train, autour de 27 km/h de moyenne.
Petit détail qui a son importance : mon pote roule sur un VTC Trek à 400€ dont les vitesse ne passeront plus après 100 km ! Respect !
Autant dire que malgré mon vélo typé "montagne", je n'ai aucune difficulté à aller plus vite que lui.
On traverse les villes et villages de la campagne genevoise en frôlant parfois le lac, puis on rentre dans le canton de Vaud.
Arrivés à Lausanne on bifurque enfin pour retrouver les berges du lac. La route est interdite aux voitures le week-end, c'est très joli.
Après Lausanne on circule sur la route des vignoble du Lavaux. Ces vignes suspendues au dessus du lac sont impressionnantes. Le site est magnifique, classé au patrimoine mondiale de l'humanité (pas le journal).
Tout le long du parcours, sauf pendant quelques kms dans le Valais au bout du lac, nous circulerons sur des départementales et à travers des villes très fréquentées. Pas génial pour le calme, mais presque toujours en sécurité grâces aux nombreuses pistes cyclables, surtout en Suisse.
On rentre dans la riviera vaudoise. On ne voit plus beaucoup le lac car les berges sont occupées par des villas et immeubles. On est ici au pays des super-riches, il y a autant de Bentley ici que de Renault à Annemasse.;
A Montreux je vois de loin la célèbre statue de Freddy Mercury qui fait face au lac. J'aurais bien pris quelques photos, mais François pense au chrono et il ne veut pas s'arrêter.
On passe le château de Chillon, et on continue en direction du Valais.
Après Villeneuve on emprunte nos premières petites routes de campagnes. On est dans le Valais.
On traverse le Rhône, on tourne à droite, et c'est parti pour le retour sur la rive gauche du lac.
On passe en France à St Gingolph, et on attaque une route départementale pas géniale jusqu'à Evian.
A Evian mon pote a les cuisses en feu, alors on fait une micro pause pour qu'il s'étire.
Ensuite la route jusqu'à Thonon n'est pas géniale. On prend notre mal en patience. Et après Thonon c'est le pire moment: une espèce de voie rapide à double file où les voitures nous rasent à 90 km/h. J'accélère pour m'extraire le plus rapidement de ce cauchemar. J'attendrai François à Sciez, où l'on quitte la grande route pour retrouver plus de calme en suivant le bord du lac.
On repasse en Suisse, on traverse les villages de la campagne genevoise, et au sommet d'une côte on aperçoit enfin le jet d'eau. Le chrono de moins de 7h00 semble atteignable, mais la circulation sur la piste cyclable à Genève devient problématique. Je laisse François prendre la tête. On se faufile le plus vite possible entre les cyclistes en balade, les trottinettes électriques, et les baigneurs qui traversent la piste sans trop faire attention. C'est un miracle qu'on ne rentre dans personne ! Après un ultime effort on atteint enfin notre point de départ après... 6h56 de route ! Missions accomplie ! On a fait le tour de 173 km à 26 km/h de moyenne. François s'écroule dans l'herbe, épuisé mais heureux.
Moi ça va. Je me demandais si je serais capable de finir, et finalement je suis frais comme un gardon. Strava me dit que j'ai roulé au ralenti par rapport à ma puissance habituelle. J'ai bu 3 bidons de boisson isotonique de 900 mL et j'ai mangé quatre barres de céréale, sans ressentir la faim ou la soif)
Au bilan le parcours n'a pas un énorme intérêt cyclistique. Quelques paysages étaient jolis, mais c'est surtout le défi physique qui était amusant. Il existe un club des "fondus du Léman" dont les membres le font le plus de fois possible dans l'année.
Par curiosité j'ai quand même envie de le refaire prochainement, seul, pour voir combien de temps je peux mettre. Plus de 30 km/h me paraît atteignable. Enfin on verra...
ça doit être a faire 1 fois (au moins 
) dans sa vie, enfin il y a tellement de coins magnifiques à faire 
