Cette fois-ci j’ai décidé de frapper un grand coup. L’objectif était de maximiser le confort de l’entrejambe au pédalage. J’ai investi dans du lourd :
La selle : SMP Stratos
SMP est sans doute le grand fabricant de selle qui a poussé le plus loin la réflexion en terme d’ergonomie. La Stratos, avec son bec plongeant et son énorme fente centrale, ne laisse personne indifférent. Pour ma part je la trouve hideuse. Son bec plongeant lui donne un look de demi-molle à mille lieues d’une allure racée. Quant au trou central, il laisse apparaître la visserie du chariot qui n’est pas forcément conçue pour être montrée.
Chez SMP le plus gros problème c’est le choix. La selle existe dans de nombreuses versions, toutes au même tarif (rédhibitoire), avec des caractéristiques qui varient peu d’un modèle à l’autre. Mon choix s’est porté sur la Stratos, un peu au pifomètre. Elle me semblait un bon compromis entre les modèles « loisirs » trop mous et les modèles orientés « compétition » trop durs. Elles sont disponibles en plusieurs couleurs, mais j’ai choisi la noire car c’est la seule qui a un revêtement en cuir, gage de confort à mon sens.
Le look est étrange, mais il faut reconnaître que la finition est superbe. On retrouve sur cette selle tout le savoir-faire des italiens quand il s’agit de travailler le cuir. Les broderies sont superbement réalisées, les coutures sont parfaites, et l’ensemble respire la qualité. Elle semble conçue pour durer.
Le montage sur mon vélo ne pose aucun problème, mais le rail très écarté ne permet pas le montage de ma sacoche de selle. Le réglage à l’horizontale est délicat du fait de la ligne très courbe de la selle. Là encore j’y suis allé au pifomètre… et j’ai trouvé le bon réglage du premier coup.
En selle !
Cette selle est de loin la plus confortable que j’ai essayé dans ma longue vie de cycliste (à ma décharge je n’ai jamais testé une Brooks, mais elle n’est pas dans le même univers). La SMP se fait complètement oublier quand on roule nez au vent, mais elle répond présente quand on cherche des appuis pour forcer. On n’a surtout pas la sensation désagréable des selles dites confortables, trop épaisses pour pédaler efficacement. Le bec de selle plongeant est tout bonnement fabuleux. C’est particulièrement appréciable en vélo de route où on pédale très penché en avant. Là, on ne ressent aucune gène au niveau des coucougnettes. C’est à se demander pourquoi les autres constructeurs continuent d’utiliser des becs de selle horizontaux ?
Quant à la large ouverture, elle supprime la pression sur l’os, sans empêcher de prendre des appuis puissants sur les flancs, là où la fesse est bien grasse.
Ma sortie test était une reprise après des mois d’arrêt. J’avais l’entrejambe non « rodée » et quelques plis de gras susceptibles de gêner le mouvement. Et bien je n’ai ressenti aucune douleur durant plus de 2h de selle.
Le cuissard Assos Néopro.
Les cuissards Assos sont réputés être ce qui se fait de mieux. Il se raconte même que de nombreux cycliste professionnels, sous contrats avec d’autres marques, n’hésitent pas à monter des peaux de chamois Assos sur les cuissards de leurs sponsors.
La marque fait payer cher cette réputation, et mon choix s’est porté sur le modèle d’entrée de gamme annoncé tout de même à près de 139 €. C’est dommage, car à ce prix là on ne peut même pas frimer auprès des connaisseurs. Le cuissard est très discret, tout noir, avec juste un minuscule logo noir sur la cuisse gauche. On est loin des bandes colorées d’un Rapha, ou du look futuriste d’un Xbionic. Chez Assos vous roulez avec la Rolls des cuissards, mais vous êtes le seul à le savoir. La qualité de fabrication est au top, avec plusieurs tissus parfaitement assemblés. À l’essayage il est très ajusté, et les bretelles semblent trop petites. Mais le constructeur explique que c’est fait exprès, dès qu’on s’incline pour pédaler elles ont la bonne longueur. La peau de chamois est grande et assez rigide. En marchant on a une impression de couche-culotte peu agréable. Mais une fois en selle, elle prend parfaitement sa place. Je ne saurais dire si c’est la selle, ou le cuissard, ou les deux, mais j’ai apprécié de pouvoir à la fois me déplacer très facilement sur la selle, tout en bénéficiant d’une excellente adhérence quand j’appuyais fort.
Bref, sans apporter des sensations révolutionnaires, c’est un excellent cuissard. Le prix en vaut-il la chandelle ? J’ai des doutes…
La crème Assos « chamois crème ».
Pour bien compléter la panoplie anti-bobos, j’ai investi dans une crème pour peau de chamois. L’objectif est de lubrifier l’entrejambe pour éviter les frottements, irritations et brûlures. C’est une crème grasse dont la composition me paraît relativement inoffensive. Je m’en suis oins copieusement le fondement avant de partir. Elle contient des huiles essentielles qui procurent une sensation de fraîcheur, (accentuée par le courant d’air de la fente de la selle). C’est assez agréable, même si on se demande pendant quelques minutes si on n’a pas chi#$! dans son cuissard.
Le bilan est globalement positif. La selle m’a emballé, et l’ensemble cuissard+crème m’a bien protéger des irritations.
Je pense que la selle est LE maître achat de mon kit « anti-mal-au-cul ». Un bon cuissard un peu moins cher, et n’importe qu’elle crème pour langes de bébés suffiraient à une protection optimale.
Je pense que tout ce matériel, associé à une hygiène rigoureuse, m’évitera tout problème de fessier.