Un gars nommé Miros a écrit ça sur les differents types de VTTistes. Bon ca a quelques années, manque l’enduriste maintenant mais ca reste plutot marrant:
"Un petit billet d’humeur que j’ai écris il y a quelques années déjà pour un webzine qui n’y comprenait rien aux différentes tendances cyclistes … je crois que même si ça a déjà quelques années, vous allez reconnaitre vos copains de virées dans le tas … enjoy
Quesako ???
Houlààà, y’en a un qu’a abusé des bonnes choses de la vie, me direz-vous.
Que viennent faire sociologie et sémantique chez les riders… « Nous, de toute manière, la seule chose qui nous intéresse c’est rouler ».
Sur ce point nous sommes tous d’accord.
Quelque soit la discipline pratiquée, XC, FR, DH, Dirt, Enduro, marathon, semi et quart de marathon … l’important c’est de pédaler, c’est de faire crépiter l’adrénaline sous le casque.
En fait, en développant un peu, on se rend compte que sous l’impulsion du marketing et de la technologie les façons de rider ont évolués, à moins que cela soit l’inverse, mais c’est l’éternel débat de la poule ou de l’œuf. Aujourd’hui, on dénombre 5, 6 voire 7 disciplines différentes dans ce milieu et chacune de ces disciplines à ses codes.
Exemples :
- Le Crosseux avec son moule-burne et ses jambes rasées, monté sur vélo qui pèse à peine plus lourd qu’une bonne paires de roues de DH. Assoiffé de light et shooté au carbone-titane.
- Le Dirteur avec son baggy jusqu’au genoux et son calbute Calvin Klein. Carburant à la pizza et au Coca. « Ca déchire grave… »
- Le Free-rider, perdu sur son single, ne sachant plus s’il doit grimper en poussant son enclume de vélo ou descendre à côté de son vélo tant la pente est violente et défoncée. « Faut quand même pas déconner, j’ai vu dans New World Disorder que ça passait, c’est que ça doit passer … »
- Le Descendeur mononeuronal (position « On » uniquement), abreuvé de bière, posé sur un trône et entouré de belles filles.
- Le Marathonien, hypertechnicien, supersérieux, qui, comme le Canada Dry, ressemble à un Crosseux ou un Free-rider (en fonction de la pente) sans en avoir les stigmates. Le marathonien, en fonction de son état de forme devient semi-marathonien lorsqu’il est à la ramasse et quart-marathonien quand il est complètement à la rue.
- Je vous passe les Four-crosseurs, les borders-crosseux, les streeteurs, les cruisers …
Bref, tout ça pour dire que d’un point de vue microsociétal, nous sommes tous différents, mais qu’en y regardant de près (macrosociétal), en fait, pas tant que ça. En fait, on forme des groupes homogènes d’individus à la recherche d’un équilibre, d’une complémentarité, d’une osmose.
On aime tous rouler en groupe, en bande ou en tribu. Et que, dans chaque tribu, je me suis rendu compte que nous avons nos stéréotypes … comme au bureau, comme dans la vrai vie.
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Le furieux de la côte … L’assoiffé du D+. Il lui faut au moins 1 000m de D+ par sortie, sinon il râle comme un putois. Taillé comme une guêpe, monté sur un avion de chasse aussi confortable d’un cageot de laitue. Toujours là, à haranguer les foules en haut des côtes, traitant les free-riders de gros. "Non, Mônsieur, nous ne sommes pas gros … juste un peu enveloppés. "
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Le technicien. L’hyperpointu du matériel. Il connaît toutes les courbes de compressions, les valeurs en PSI de chaque amorto en fonction du poids du rider. Toutes les compatibilités de chaînes, pignons, dérailleurs et shifters. Le Hors Série Vélo Vert Spécial Matos à lui seul. Théoriquement c’est un bon du matos, en plus, il a toujours la super excuse technico-scientifique pour expliquer pourquoi il est derrière, ou pourquoi il n’a pas grimpé la côte. "Le dérailleur est venu en butée du contre-écrou de la molette du shifter, empêchant la chaîne (au demeurant trop longue) de glisser sur le 6ème pignon en titane…ce qui m’a obligé à poser le pied ! … juste au moment où je me sentais bien. C’est trop ballot ! "
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L’étourdi, le « Forest Gump » de l’orientation, le mec qui musarde en permanence aux carrefours. Parfois on est même obligé de lui mettre une clochette sous la selle pour le retrouver dans les fougères. J’en ai même connu un qui lors d’une course d’orientation avec balises et poinçons, a décroché tous les poinçons des balises pour les accrocher sous sa selle. « Je les ai toutes trouvées … » a-t-il dit aux organisateurs abasourdis. J’ai cru qu’il allait se faire casser la tête par une meute de fou furieux qui avaient trouvé les balises mais pas les poinçons. J’en ai même vu un oublié de serrer sa roue avant et la perdre lors de la montée du premier trottoir. « J’ai oublié… » A-t-il dit à l’urgentiste qui lui faisait ses points de suture.
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Le poissard, le « looser » de service. Y-a une branche à dérailleur qui traîne sous les feuilles … elle est pour son XO tout neuf. Y-a un clou de charpentier qui traîne sur une piste de descente, il est pour son pneu, sa chambre et sa jante. Y-a un cintre carbone-titane Race Face qui doit casser, il va le scotcher contre un arbre avec son casque fendu en deux.
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Le bricoleur, « Joe la bidouille ». Le « Mac Giver » de service. Toujours un domino d’électricien dans le sac pour réparer un câble qui lâche. Toujours une petite boîte à bordel avec plein de vis, de pièces diverses. Même pas pour lui la plupart du temps, mais il ne peut pas s’empêcher. Son seul regret, c’est de ne pas pouvoir mettre un poste à souder dans son sac au cas où un cadre casse pendant la sortie.
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L’antebricoleur. Jésus avait Judas, Laurel avait Hardy, Stone avait Charden. Le bricoleur a son antebricoleur. Il est capable de flinguer une jante, un pneu, deux démontes-pneus et une chambre à air neuve pour une simple crevaison. Il a toujours une chambre à air dans son sac… mais c’est celle de la dernière sortie qu’il n’a pas réparé. Il toujours des plaquettes neuves dans son sac… mais en a perdue une la dernière fois qu’il a pris sa chambre à air crevée de son sac. Sa transmission craque en permanence, de même que sa fourche suinte et bave son huile comme un bébé sa bouillie. « C’est marrant, malgré mon axe de 20mm à l’avant j’ai un flou dans la direction …ah bon, il fallait serrer l’axe aussi, pas seulement les petits écrou en dessous ??? ».
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Le Free-rider, le « gamin » du groupe, tout est bon pour s’amuser, une petite marchounette, un gapounet, le moindre dévers et descente sont prétexte à arsouille et déconnade. Se tire la bourre en permanence avec le furieux de la côte, en fonction du sens de la pente. Mais faut bien l’avouer, à moins de vivre dans les montagnes, c’est souvent le furieux qu’a le dernier mot. C’est mathématique, dans un tour qui part d’un point A et qui revient au même point A, le D+ égal le D-. Cependant l’axiome de la pente (théorie non vérifiable, mais communément admise) veut que même si le D+ égal le D-, le Free rider a quand même l’impression que les chemins en D+ sont beaucoup plus loooongs que les chemins en D-.
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Le prudent ou le « pétochard » en fonction de la difficulté ou du niveau de bienséance du groupe. Chez les cadres CSP++ on l’appellera « le prudent ou l’avisé ». Chez le rider de base abreuvé à la Kro on l’appellera « la couille molle ou le coiffeur ». Pour paraphraser notre regretté Desproges, je n’ai rien contre la profession des capilliculteurs, mais force est d’avouer qu’il y a peu de camionneurs couillus chez les coiffeurs. D’ailleurs notre team s’appelle les « Coiffeurs du Manet ». Hyperbole humoristique, tournant en dérision le fait qu’on est quand même une belle brochette de blaireaux et fiers de l’être. Bref, revenons à notre prudent. Il est là, à analyser le terrain, le grip du pneu, le niveau d’usure de ses plaquettes. Souvent de connivence avec le technicien, notamment au niveau des excuses et jokers. Parfois d’ailleurs, on a du mal à faire la différence entre les deux, mais c’est dans l’action de la vérité apparaît. Le technicien sort son joker plus rapidement !!!
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L’harangueur, ou la « grande gueule ». Le roi de la chambre à deux balles, le Marco Materazzi du single. Toujours là à chauffer les foules, champion du monde du foutage de gueule … T’as qu’une envie … lui en coller une. Il a tout vu, tout lu, tout fait. Un peu chacal sur les bords, en embuscade dans une montée pour te coller une queue de poisson, en guet-apens dans la descente pour t’envoyer dans les ronces. Bref, un très bon copain …
En fait, on pourrait continuer encore longtemps, mais déjà avec cette belle brochette de caractère, je suis sûr que vous reconnaîtrez votre Philou favori, votre Kiki la pince préféré, vôt Gillou l’unique, Vince seigneur des singles … En fait quelque soit la discipline, y-a pas à tortiller … on est bien tous les mêmes. Mais surtout bien content de se retrouver pour une bonne partie de rigolade.
Pour vous prouver qu’on est bien tous les mêmes, je suis sûr que vous avez tous, dans tribu, développés votre propre sémantique (science de la signification des mots et de la variations de leur sens).
- Quel Vince ce Gillou …
- C’est sûr que t’as la Brunatittude …
- Faites chauffer les bigoudis y-a les coiffeurs qu’arrivent …
- Il est bord de la 4ème dimension …
- C’est sûr qu’il est roaster, calice de caribou …
Dans notre groupe on a même poussé le vice à créer des Biker’s Awards :
- C’est clair que t’as le Gilles d’or de la sortie. Je traduis : Le vélo le plus pourri …
- Combat acharné pour le Vince d’or : La plus belle gamelle …
- Encore un bigoudi d’or : Nouvelle déballonade …
- Un maquereau d’or, un : La plus belle queue de poisson dans une côte …
Tout ça pour dire, qu’à l’image de la cultissime série StarTreck, nous aussi, on est tous un peu frappé du carafon car avec deux roues et un guidon on est capable de refaire le monde. Notre monde à nous.
Bon ride à tous.
Miros"