Le tour du Livradois - Forez

Introduction

La région autour d’Ambert (le Livradois Forez) est une région agricole et un peu sauvage, avec de grandes forêts, des pistes « globalement » roulantes, mais aussi des paysages ouverts majestueux, des bosses assassines et de beaux villages isolés.

A l’initiative d’Olivier, l’organisateur de nos raids du début du siècle (Clermont – Montpelier, La Loire de la source à l’Océan, le chemin de St Jacques de Compostelle ; à une époque où les vélos avaient 3 plateaux, des freins à patins et des chambres à air), la joyeuse équipe composée d’Olivier, Frank, Jean-Paul, Jean-Claude et votre serviteur se reforme !

Jour1 : Les Pradeaux – Les Quatres Vents / 63km – 1187m D+

Nous nous retrouvons au col des Pradaux, départ du circuit qui doit nous ramener ici dans 4 jours. Noud déchargeons les vélos, garons les voitures, café, photo au col et c’est le départ !


RDV dans 4j

La première partie de l’itinéraire est composée de grosses bosses roulantes. En termes d’altitude, c’est l’étape la plus haute du circuit, avec un point culminant à 1600m. La température est plutôt fraiche et le ciel est nuageux mais heureusement pas de pluie. Nous sortons rapidement de la forêt de sapins en gagnant de l’altitude.

Nous croisons quelques marcheurs et également quelques cyclistes routiers affutés et véloces. Nous avançons dans ce décor pelé, il fait passablement frais dans les descentes rapides par les pistes ou les routes ; nous faisons notre première pause pique-nique peu après le col du Béal. Les 10 °C ambiants n’incitent pas à la sieste ; nous poursuivons donc.


Pique-nique à la fraiche

La piste retrouve des paysages plus boisés ; les chemins deviennent aussi plus techniques et cassants ; petite chute pour Olivier qui ne sera pas sans conséquence en fin de raid. Une nouvelle descente caillouteuse est l’opportunité d’une première hypothèse « matos » : Les 160mm de débattement de JP associés à ses pneus de 2,5 sembleraient plus adaptés que le 0mm de débattement et 37mm des pneus de Frank qui descend malgré tout a un rythme plus qu’honorable, voire carrément impressionnant.

Le terrain et la vélocité de Frank nous donne l’opportunité : Celle de tester sa panoplie de réparation pneumatique (mèche, liquide tubeless, bombe de CO2). Chacun s’essaye à tenter installer une mèche tubeless récalcitrante dans son pneu avant crevé. Après un appoint de liquide tubeless nous pouvons repartir, mais notre chemin jusqu’à l’étape sera ponctué d’arrêts pour regonfler.

Nous atteignons notre étape à 17h30 sous le soleil, dans le centre FFCT des quatre vents. Les prestations hotellières offertes par le gite sont une petite déception, particulièrement en ce qui concerne le repas du soir un peu frugal et pas tout à fait apte à recharger les batteries.


Après l'effort...

Jour 2 : Les Quatre Vent – La Geneste / 62km – 1830m D+

Frank aura tout tenté pour conserver son pneu Av en tubeless, las, malgré le compresseur du centre, il lui faut finalement, la mort dans l’âme, se résigner à mettre une chambre à air dans le pneumatique rétif à toute tentative d’étanchéification. Nous partons finalement à 9h30 pour une étape annoncée comme « globalement vallonnée » et le sera !

Les premiers reliefs nous mettent effectivement dans l’ambiance : Durant les premières 1h30, nous passons 3 bosses de taille crescendo dont la dernière se termine par une petite route à 15 voire 20% par endroits. Nous aurons ainsi pris plus de 800m de D+ en moins de deux heures. Sans parler de « canicule », une chaleur moite fait en effet son apparition dans ces montées raides et goudronnées de la fin de matinée. Les descentes rapides en forêt sont elles bien fraiches voire carrément froides.


Avant la 3eme (très) grosse bosse

Nous rejoignons une route de crète, tantôt route, tantôt piste, la forêt est par endroits complètement dévastés par les forestiers qui n’y sont pas allés de main morte. Nous trouvons cependant un coin préservé pour le pique-nique du jour. Chaleur relative oblige, le début de l’après-midi sera consacré à tenter de refaire les niveaux d’eau. Ce n’est pas une mince affaire car nous croisons très de peu de villages, et avec encore moins de fontaines d’eau potable ni d’eau dans les cimetièrs. Heureusement, un sympathique autochtone nous dépanne, nous pouvons donc entamer la fin de notre étape (« globalement descendante ») l’expert tranquille et le corps réhydraté.

Nous arrivons au « centre VTT N°1 » de la Geneste sous un beau ciel bleu. Accueil chaleureux de notre hôte du jour qui tient son gite / centre VTT depuis une trentaine d’année. Le centre revendique son autonomie vis-à-vis des fédérations et c’est très bien comme ça !


Le centre VTT n°1, une adresse à retenir !

Le repas copieux et authentique est raccord avec l’ambiance, une adresse hautement recommandable tenu par un passionné de sa région et de sa découverte à vélo.

Jour 3 – La Geneste – La Terrasse / 55km – 1540m

Nous prenons congé de notre hôte après un petit déjeuner roboratif. Promis nous lui enverrons les photos prises en route.

Petit flottement en amorçant les premiers sentiers : Il y a des balises mais ce ne sont pas celle du tour du Livradois – Forez et les GPS ne sont pas tous d’accord. Nous retrouvons rapidement le bon cap via un décors toujours aussi champêtre et vallonné. Arrêt courses au premier village (Vernet la Varenne), Jean-Claude est rassuré pour le pique-nique.

Sortie du village par une route large en faux-plat montant pour retrouver rapidement le décor de petites routes / pistes vallonnés auxquels nous nous habituons depuis 2 jours. Pause-café en sortie d’une piste forestière et en bas d’une descente glaciale à St Germain L’Hem, au détour d’un passage forestier, nous débouchons sur un décor de carte-postage, avec une clairière au pied d’un vaste étang.

Il est un peu trop tôt pour le pique-nique, mais un arrêt s’impose pour profiter du paysage (également faire une micro-sieste au soleil).


Carte Postale

Un jeune cycliste en gravel nous dépasse en trombe, la trace est ensuite un peu vague : plus de balisage et les GPS nous conduise à débroussailler à passage entre deux clôtures barbelées. Pique-nique puis sieste en lisière de forêt.

Le ciel est toujours dégagé, la température monte doucement mais heureusement le ravitaillement en eau est moins compliqué que la veille. Le balisage et la trace GPS se contredisent mais nous choisirons le premier et sa variante qui nous fait découvrir une chapelle au fond d’un petit vallon isolé… puis son chemin de croix raide mais à l’ombre.

La température monte au & à mesure que nous progressons vers la Chaise Dieu, heureusement, notre chemin passe souvent par des forêts ombragées au sol moussu.

Suite à sa petite chute du premier jour, le genou d’Olivier tire un peu. Il choisit l’option routière un peu avant la Chaise Dieu, la où nous restons sur un sentier qui nous fait arriver sur la ville par le bas, avec à la clef un petit raidard à 20% pour arriver sur la place l’église. Le groupe se reforme pour une pause terrasse avant d’entamer le dernier tronçon du jour qui doit nous amener, par un itinéraire globalement (le terme son importance) descendant, à notre étape du jour.

La sortie par le haut de la ville, pour entamer une longue descente caillouteuse, régal pour nos deux adeptes du gravel. Le sentier nous amène dans un fond de vallée, notre étape se situe à quelques kilomètres en aval par la route. Un dernier raidard nous fait remonter au hameau de La Terrasse où nous attende nos hôtes du soir.

Nous dormons dans des gites atypiques ce soir : Des yourtes douillettes avec tout le confort moderne.


Yourte nature

Pour ne rien gâcher, nos hôtes discrets mais charmants nous ont préparé un repas délicieux.

Dans la yourte

Jour 4 – La Terrasse – Les Pradeaux / 54,09km – 1392m D+

Nous faisons nos adieux à Jean-Claude et Jean-Paul qui, contraintes professionnelle et familiales obligent rentrent avant de pouvoir boucler la boucle (ils avaient laissé une voiture sur place le premier jour).

Olivier les aurait bien aimé prendre l’option « voiture » car son genou le fait toujours souffrir, mais problème de place dans la voiture, il doit se résoudre à rallier les Pradeaux par la route, option relativement courte et pas trop difficile. Nous repartons donc à deux avec Franck.

En guise d’entré en matière, le bout de route à 20% de la veille se poursuit en chemin… toujours très raide et pendant longtemps. Les premières 20mn se font donc à petit rythme et tout à gauche, le temps d’atteindre le sommet du plateau.

Par rapport aux jours précédents, le nombre et la durée des pauses en chemin sont proportionnels à la taille de la troupe ; bref, nous enchainons les petites routes et chemins à un rythme régulier malgré le vent défavorable qui se fait sentir dans les quelques portions dégagées. Cette relative augmentation du rythme ne nous empêche pas de profiter encore des beaux paysages du Livradois-Forez.


Chemin roulant Forézien

Arrêt course à Craponne sur Arzon, pas beaucoup de choix à part une boulangerie ce dimanche ; de plus nous ne voulons pas faire attendre Olivier trop longtemps, qui, passant par la route doit arriver bien avant nous sur place.

Le décor de plateaux vallonné des deux jours passés change pour de vastes forêts de sapins et des cols : Nous approchons de notre destination ! La photo du départ du premier jour nous rappelle qu’il nous reste bien 200m de D+ malgré le fait qu’on distingue l’arrivée sur nos GPS, et comme attendu, une dernière grosse bosse nous attend. Celle-ci négociée sans (trop) faiblir, nous débouchons sur une petite route d’où on distingue la tour du relais-radio du col des Pradeaux.

Nous retrouvons Olivier arrivé un peu plus tôt. Il est temps de réembarquer les vélos dans la voiture qui nous attendait sagement et retrouver nos foyers.

Un grand merci à Olivier pour cette organisation, un fois de plus sans faille, ce fut un réel bonheur de nous retrouver ensemble, comme si notre dernier raid datait de l’année précédente. Nous avions effleuré la région lors de notre raid qui suivait la Loire de sa source à l’océan, mais le Livradois-Forez est définitivement une région qui mérite qu’on s’y attarde !

7 « J'aime »

Jolis balade et CR.
Pas eu trop de passages où les gravels ont montré leurs limites ?

Un grand bravo :clap:t2::clap:t2::clap:t2: félicitations à vous, quel périple :heart_eyes:

Il y eut quelques descentes cassantes dans lesquelles ils ont sans doute un peu souffert. Heureusement le terrain était sec
Mon avis que je partage :slight_smile: est qu'un 29" semi-rigide était parfait sur ce terrain.