Dimanche dernier départ de Lyon pour faire avancer un peu le relais, direction Montélimar. Départ du pont Raynond Barre sous un ciel plutôt menaçant avec Isabelle, une cycliste de la région qui m'avait amené le relais sur Lyon.
Le gros problème de Lyon c'est sa sortie sud. Le parcours est assez peu intéressant, voire parfois dangereux. Fort heureusement les dimanches il y a peu de circulation. Il faut parcourir 20km de routes départementales et de traversées de villes, de ZI, pour atteindre Givors et le départ de la Viarhôna.
A partir de là c'est du tout bon, puisque ce sera une voie verte sur quasi tout le parcours. Le début, un peu urbain, cède vite la place à un trajet "dans le vert" alternant les passages dans la campagne avec les bords du fleuve. On passe ainsi dans de beaux petits villages de mariniers, témoignages de l'histoire passée de la marine à cheval, une lecture in vivo du Seigneur du Fleuve de Berbard Clavel.
On passe aussi dans une alternance de paysages de vergers (les fameux fruits de la vallée du Rhône) et de vignes accrochées à la pente (St Joseph, Condrieu, Hermitage, etc...). On roule sur du bitume, parfois dégradé par les racines des arbres. Au Sud de Condrieu, passage dans la zone naturelle de l'Ile du Beurre, un écrin de nature. On quite qq instant le bitume, et on retrouve un chemin en terre bien entretenu. C'est un trés beau passage, calme et sauvage.
Passé St Vallier, c'est un paysage plus aride. On longe les villages de l'Ardéche et l'ombre se fait plus rare. Le revêtement change et c'est de l’enrobé. La piste est flambant neuve. Il y a aussi moins d'ombre et avec le soleil de retour c'est plus difficile. Par contre ce tronçon (St Vallier - Tain) est agrémenté de haltes tous les 5 km et il y a de nombreux points d'eau. On roule coté Ardéche, loin des voitures sur des pistes parfaites et avec une signalisation sans faille. Le gps ou la carte sont ici totalement inutiles. La voie verte se tremine qq kilométre avant Tournon sur Rhône. Il faut emprunter sur qq km une départementale avant d'arrivée à Tournon, ses platanes et ses terrasses
On traverse le Rhône sur une passerelle pour atteindre Tain l'Hermitage, ville dominée par ses vignes, aprés 103km.
Le lendemain on retrouve très vite la Viarhôna qui reprend en ville, d'abord par une promenade sur les quais, puis par un chemin sur une digue. Là encore le fléchage est impeccable. Le chemin utilise beaucoup les berges des différents bras du fleuve. On arrive trés vite à Valence. L'arrivée est assez chaude par une passerelle étroite entre une rambarde et la circulation. Un carrefour prévu uniquement pour les bagnoles avant de passer par les petites rue et d'atteindre la piste qui permet de traverser le Rhône pour passer coté Ardèche. Là une agréable promenade sur berges nous ramène sur la Viarhôna.
La trace rentre plus dans les terres. On traverse un moment une zone de jardins et de vergers, des petits bois. C'est très agréable. On passe dans un village où a lieu un concours de joute. Retour à la civilisation brutal avec le passage d'un barrage sur le Rhône. Une seule voie. Chaud bouillant quand on a un 35T au cul !! On rencontre deux jeunes Suisses qui arrivent de Genéve et vont à Montpellier. On sympathise et nous décidons de rouler ensemble. La Viarhôna est terminé dans ce secteur. Nous suivons une liaisons par de toutes petites routes dans la campagne Drômoise. Là encore le fléchage est parfait. Quand on retrouve la Viarhona c'est un chemin en billard dans une zone naturelle. Une passerelle spécialement construite pour les cyclistes nous permet de passer un bras mort avant d'atteindre la Voulte Le soleil se couvre un peu mais il fait fort chaud. On roule en file et on se passe le relais. La fatigue et la faim sont là. Petit coup de mou, erreur de navigation, demi-tour...enfin nous débarquons à Tourette. La N7 est blindée de voitures et la traversée demande de la patience. Mais de l'autre coté, un petit café épicerie, en retrait et sous les arbres, nous offre une pause aussi sympathique que l'accueil qui nous est réservé, avé l'accent.
Jamais simple de repartir après manger, surtout que je me suis laisser tenté par une bière. Pour éviter la N7 notre route rentre dans les terres et les collines. Ca grimpe un peu et le groupe s'étire. Quand nous retournons dans la vallée et alors que nous sommes à quelques kilomètres de Montélimar, Antoine, l'un des Suisses explose son pneu. Le boudin, un machin de super bas de gamme n'a pas résisté au poids des sacoche et s'est déchiré entre la tringle et le flanc. On tente une réparation de fortune avec un emballage, afin de rejoindre le camping le plus proche. Fin de parcours pour nos amis pour aujourd'hui
Nous leur transmettons le relais et nous repartons vers la gare de Montélimar sous quelques gouttes, où un chef de gare d'une gentillesse et d'une affabilité proche de celle d'un pittbull cocaïnomane nous indique l'heure de notre train et la position du wagon vélos.
Un dernier effort pour monter les vélos dans le train et on peu improviser un goûter bien mérité après nos 90km. Arrivé à Lyon avec deux petits regrets : celui de ne pas pouvoir continer quelques jours encore....et une pluie qui m'obligera à sortir housse de sacoches et wéka,avec en prime une réparation d'urgence sous un abris bus, mon schifter n'ayant pas apprécié la chute du vélo dans le compartiment du train Retour du guerrier en mode éponge et une grosse envie de remettre ça. Le voyage à vélo c'est de la bicyclette-banane !!
PS : Le relais est arrivé à Montpellier. Il a été déposé chez un vélociste. On cherche donc des cyclistes pour l'avancer vers Agen, où l'attend un relayeur. N'hésitez pas à participer .