La premiére fois, la toute premiére fois...

Eté 1988, Villard de Lans, un an après les championnats de monde de VTT, c’est encore effervescence autour de ce nouveau sport à la mode. On voit partout ces nouveaux vélos, qui ressemblent à des “bicross”, mais à vitesses et les tenues fluo qui vont avec.
Pour ma part, j’ai 13 ans (en 1988) et je passe l’été sur le plateau à Lans. Le bouclard du village a bien senti le filon et propose des sorties accompagnées avec location de vélo.

On charge les vélos dans le camion et 1/2-3/4h plus tard, nous débarquons sur le parking de la Molière. On va faire la suivre la crête jusqu’à Lans. Je fais encore souvent aujourd’hui, une partie de ce parcours.
Je n’ai pas un super vélo, vu ma taille, on m’a filé un vélo enfant, mal équipé, lourd, avec 2x5 (peut etre 2x6) vitesses. La vitesse la plus petite est beaucoup trop longue pour grimper la moindre côte en VTT.

Le départ est vallonné, aux raidillons sévères, succèdent des descentes dans les racines. Je galère.
Au bout d’1h, on n’a pas commencé la descente, mais je sens déjà la fringale arriver, j’ai déjà plus d’énergie dans les guibolles.
Arrive la croix de jaume et son beau belvédère sur le village de Lans et sur les montagnes, on attaque la descente.
Et là c’est encore pire que la montée !
Je descends assis sur la selle, je suis secoué dans tous les sens, les vibrations me font mal à la tête. Plus tard, je comprendrais qu’il faut décoller le cul de la selle pour amortir les vibrations. J’ai mal aux bras, les cantilevers freinent à peine . Le simple fait de contrôler la vitesse est déjà difficile. Je ne peux pas lâcher les freins, sinon je n’aurais pas la force dans les mains pour arrêter le vélo. Je me rappelle encore à gueuler “maman”

Bref, j’en ai bavé à la monté, pleuré ma mère à la descente. Logiquement, j’aurais du dire “plus jamais ça” et mais bizarrement j’ai recommencé l’année suivante.
Cette fois avec un vrai vélo. Ca me plait. Mes parents me payent alors un VTT libéria avec les leviers de vitesse pas encore indexés, mais sur le cintre, et bien sur tout rigide, freins cantilevers.
Je sillonne les hauts plateaux (pas encore interdits à l’époque), les montées sont physiques (j’avis un 28x28 pour la vitesse la plus courte), mais les descentes toujours aussi dures.

Et pourtant les balades que je faisais à l’époque ne différent pas trop de celles que je ferais aujourd’hui.
Ma première màc: 1990 on va sur la montagne Glandasse (c’est interdit, mais il y a prescription et puis de toutes façons j’étais mineur :slight_smile: ). Pour l’occasion on m’a preté un vélo avec une judy. Ca aide, mais n’empêche que lorsqu’arrive la màc, je manque encore de puissance au freinage pour passer les épingles. Je dois viser le talus ou les arbres pour m’arrêter. Le cadre est grandiose, je rêve de passer ces descentes sur le vélo, mais c’est beaucoup trop dur.
Je me rappelle aussi d’une ferme durand où je percute le vélo devant moi ne parvenant pas à freiner suffisamment.

L’arrivée des vbrakes à la 2ème moitié des années 1990 va permettre de récupérer la puissance suffisante pour maîtriser un minimum le vélo. Peut être pas encore assez pour arsouiller, mais ce qui faut pour s’arrêter quand il le faut.
Parallèlement, les fourches prennent du débattement, 30, 50, 75 etc, ce qui permet de mieux maîtriser les trajectoires et surtout de limiter la fatigue au niveau des bras. Je commence alors à prendre du plaisir en descente, les premières màcs (sur le vélo), les cols à 2500 dans les Alpes
Les développements se raccourcissent ce qui permet d’étendre le territoire accessible sur le vélo.
Et puis les freins à disque au début des années 2000 permettent enfin d’avoir le freinage nécessaire à la pratique de ce sport. Et puis accessoirement, les freins à disque ont permis aussi de mettre des gros pneus ballons et de réduire les crevaisons.
Après le reste c’est du gadget.

Dans mes bras BruP !
Ça fait dix ans que je te dis que les TS c’est gadget, et aujourd’hui tu le reconnais enfin ! :slight_smile:

On progresse… Avec un peu de persévérance, dans quelques années tu vas enfin te mettre sérieusement à la route.

Un bon TS et des développements courts, ça permet aussi de monter des sentiers “techniques” que certains déclarent inroulables :wink:

La pratique et le matos évoluent, permettent d’autres choses qu’il y a 5, 10 ou 20 ans, que ce soit à la descente, à la montée, dans le sable, les racines,…

Ah bon ? Pourtant l’année dernière dans le Luberon j’ai cru remarquer que ça reste toujours les jambes qui font la différence entre ceux qui pédalent et ceux qui poussent :wink:
Et je dis ça uniquement parce que j’étais devant tout le monde en montée, avec mon SR qui a dix ans (en toute modestie, bien entendu :slight_smile:)

Un petit tour dans le Var avec moi?

Pourquoi pas, ça me changera un peu de rouler sur du plat… :smiley:

Si ton SR a dix ans, moi j'ai 40 ans :mrgreen:

A vrai dire je ne connais pas vraiment son âge. C’est un Thor Bike qu’on a sauvé de la benne ensemble à Vevey en… 2007 je crois ???
Il est remonté avec une fourche qui a 12 ans et des freins XT encore plus vieux, jamais purgés ni l’un ni l’autre.
C’est vrai qu’en descente je commence à marquer le pas par rapports à mes petits camarades sur des spads plus récents. Mais en montée et en passages techniques, il n’a pas a rougir face au matos actuel.

Héhéhé … méfies toi Cyril. Tom est redoutable. Je confirme qu’il n’a rien perdu sur un VTT.

J’ai surtout remarqué que dés que le terrain n’est plus lisse, il n’y avait plus personne sur les sr. :wink:

Et moi 25. …

Ben si, y’a moi!, bon c’est vrai que mes perfomances dans les montées techniques ne sont pas toujours terribles, mais c’est pas la faute du vélo!

Sébquirevedunvraitoutsuspendupournepasfinirenoranginalorsdecertainesmontéesdelaveyron!

Quand je disais “gadget”, je voulais dire que les petits développements, la fourche et surtout les freins à disque sont les seules évolutions indispensables à la pratique du VTT.
Avant c’était tout simplement pas possible.

Pour autant, selon l’endroit où tu roules, il est difficile de se passer du TS et la tige de selle télescopique.

t’as oublié le RE : [re]mettre. A une époque jusqu’en ~2002, j’en faisais pas mal. Mais j’ai trouvé ça trop dangereux. Je m’étais déjà mangé une voiture dans une descente (pourtant sans attaquer, portière conducteur explosée, mon cadre plié et une épaule en vrac), ça allait mal se terminer.
J’ai trouvé ça plus sage de m’amuser sur les singles, plutot que d’attaquer dans les descentes sur route (genre à faire les intérieurs aux voitures, à doubler les motos en descente, etc…)

et pourtant, un TS ça aide beaucoup dans les montées cassantes, la roue arrière est plaquée au terrain, ne rebondit pas. Sur sentier défoncé, genre voie romaine, je monte meme mieux avec un VTT enduro, que sur un cross.
J’avais vu ça en comparant le remedy et le fuel.

Rhhaaaa.... Les montés de l'Aveyron !!! Je me souviens d'une époque où j'y étais allé avec mon semi-rigide Cannon' en alu (toute une époque :wink: ) : pneus de 1.9 gonflés à plus de 3 bars, vélo en alu avec un wishbone, bon sang que ça tabassait dans les montées, dans les descentes !!! C'est clair que les TS ont un énorme avantage dans la caillasse et gros technique... Pour le reste, un 29" et la vie devient belle :slight_smile: :mrgreen:

Je pense que Seb voulait dire qu’il manque de muscles :mrgreen:

Ai-je dit le contraire ???
Je ne crois pas. Par contre à jambes égales, sur du sentier cassant en montée, un bon TS actuel monte plus facilement qu’un sr.
J’oublie de parler des champions du monde, trialistes et autres ET, tu ne m’en voudras pas ?

Si le terrain est exigeant et le budget spad est illimité oui un TS sera plus facile, moins exigeant physiquement.

Un TS ? Je suis supris que tu dises ça… Un VTTAE, tu voulais certainement dire ?
–> []

Fab’
:smiley:

en fait nan, c’est plus exigeant le TS, parce que comme il passe presque partout si t’as les jambes, t’essaye de passer encore plus partout et tu te grille :mrgreen: