Aujourd'hui j'ai l'intention de faire un "grand" col en vélo de route.
J'aimerais aller au col de la Colombière, mais j'ignore s'il est déjà ouvert. Je me rabat donc sur le col de Joux Plane.
La météo annonce des orages dans l'après-midi, je dois donc partir tôt pour y échapper. Je veux bien affronter un orage en plaine, mais en montagne il ne faut pas jouer avec la météo.
Départ donc à la fraîche, direction Samoëns où commence le col (prononcez "samoin" si vous ne voulez pas passer pour un touriste ). Je n'aime pas la fraîcheur, j'ai l'impression que mon corps n'arrive pas à se mettre en route quand il ne fait pas chaud. Aussi je parcours les 30 km de plaine en mode pèpère. Au bout d'une heure j'arrive au pied du col de Joux Plane.
Sur le papier c'est un col modeste. 11 km de long, un petit millier de m de d+, arrivée à 1610m d'altitude: on a connu pire. Pourtant il a fait les belles heures du Tour de France, et il est classé parmi les cols les plus difficiles des Alpes. C'est à cause de son profil: C'est une suite de rampes à plus de 10%, entre-coupés par des "replats" de 7-9% où on a les choix entre tomber un pignon pour retrouver un rythme, ou bien continuer de mouliner pour s'économiser en attendant la prochaine estocade.
Le début est horrible, le milieu est épuisant, et la fin interminable Mais quelle belle route ! Les paysages sont magnifiques. Les fleurs explosent le long des talus: des gentianes bleues, des soldanelles, des parterres de pensées et de renoncules... Je suis aux anges.
La route est presque déserte: Quelques voitures, aucun vélo, et je double même un vieux camping-car immatriculé en Bretagne à l'agonie. Il n'a pas supporté la montée
Je monte le col doucement, mais je suis heureux d'atteindre le sommet sans trop de difficultés.
Au sommet je fais un pause au bord du lac, puis j'attaque la transition vers le col de Ranfolly avant la descente vers Morzine.
Cette descente est magnifique, la route serpente entre la foret et les alpages, avec de jolies courbes. Je me régale.
J'arrive à Morzine qui est encore désert de vététistes tant que les remontées mécaniques ne sont pas ouvertes. Je galère un peu à trouver un point d'eau dans la station pour me ravitailler, puis je reprends la route inintéressantes qui mène aux Gets.
Après les Gets je pourrais descendre directement à Taninges, mais je ne me sens pas trop fatigué, j'ai envie de continuer. Alors au Pont des Gets je bifurque en direction le col de la Ramaz.
La montée jusqu'à la station de Praz de Lys est un enfer ! Ce sont 5km de longues lignes droites entre-coupées d'épingles, sur une route hyper raides dans la foret. Mon compteur indique une pente entre 10% et 13% sans jamais redescendre à un chiffre. Je subis totalement cette montée en prenant mon mal en patience.
Finalement j'atteins le plateau de Praz de Lys qui m'offre un répit bienvenu avant la dernière rampes vers le col de la Ramaz.
Les paysages sont magnifiques, les fleurs aussi, mon vélo est incroyablement génial, j'oublie la fatigue.
Passé le col je suis claqué. Il est temps de rentrer. Heureusement je connais la descente vers Mieussy par coeur.
Mais dans la descente je me rends compte que je ne serai pas loin d'atteindre les 100 km si je rentre directement. Je termine donc mon tour par un petit bonus dans la campagne.
Les 110 derniers m de d+ pour rejoindre la maison sont interminables. Mais finalement je suis super content de mon tour. J'ai vu des routes magnifiques, et j'ai tenu physiquement un "grand" tour (à ma très humble échelle de randonneur du dimanche, bien conscient d'être à des années lumière des extra-terrestres de ce forum ).
Vivement la prochaine !