Le VTT ça fait plus de 25 ans que je le pratique.
Mes premiers coups de pédales en tout terrain… je devais avoir 12-13 ans .
Je me rappelle encore d’une descente de la Molière sur un vélo enfant… cauchemardesque je me demande encore comment j’ai pu continuer !
Bref quand pour mes 40 piges, je reçois comme cadeau 1/2j de DH avec un MCF, je suis tout sauf un newbie, même si j’ai bien conscience de mes limites.
Le rendez-vous est fixé à 13h45 en bas du télécabine de Villard. J’arrive en avance sur le plateau du Vercors, on se fait un resto à 500m des pistes. Le seul pb c’est qu’ils mettent >1h à servir et que je dois engloutir mon assiette du Vercors avec caillette et bleu de Sassenage (plus plein de bonnes choses) en vitesse. Je laisse ma femme prendre le dessert et payer la note , je me change en vitesse, j’ai juste le temps de faire les 500m à pied et je suis pile à l’heure… mais avec l’estomac trop plein pour faire une activité autre que la sieste. Pourtant j’ai pas mangé énormément en quantité, mais trop vite.
Je rencontre mon moniteur Raphael, un petit jeune en formation MCF qui bosse avec les clubs de Lyon pendant l’année et qui a passé la saison à Villard. C’est sa dernière journée à Villard. Il m’emmène chez le bouclard Luc Maréchal que je connais très bien, puisque c’est lui qui m’a vendu mes premiers VTT et qui m’a fait découvrir le VTT en m’accompagnant lors de mes premières sorties à la Molière ou sur les hauts plateaux (pas encore interdits).
J’enfile la carapace de tortue ninja et le casque intégral, j’ai déjà chaud, avec la digestion et les 30°C (malgré l’altitude) c’est tout juste une horreur. J’aurais presque voulu me passer de ces protecs pour respirer un peu, mais je les enfile sans broncher. Et bien sur l’essentiel: je pars avec un kona park operator bleu en pédales plates.
10 min de télécabine plus tard, on débarque à 1700m, le moniteur me présente le domaine (je suis vraiment pas bien, mais je sens que ça va passer). On part sur la verte (départ commun de toutes les pistes) et me fait faire 2 virages relevés.
Je pars je pédale un peu, prend l’extérieur et là perte d’adhérence, je rattrape mon foirage sans difficulté, mais ça commence mal
Je me fais calmer direct “on va y aller doucement, c’est pas en essayant d’aller vite qu’on progresse”.
Mon ego en prend un coup, car j’ai tout faux, ma position est mauvaise trop en arrière, coudes pas assez écartés, le regard pas assez au loin. Encore d’autres défauts: je rentre trop vite dans les virages, ce qui m’oblige à freiner dans le virage, alors qu’il faudrait mieux rentrer tout doucement et lâcher tout en sortie. Je tire un peu la gueule, car ça fait beaucoup de choses à encaisser, mais puisqu’on est là, j’essaye de corriger tout ça.
Un petit jeune de l’age de Badbike, un gamin donc , qui me dit que je roule n’importe comment, non mais il est où le respect des anciens ! ))
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la position du corps en avant vient assez vite. (quand je dis en avant, c’est relatif, par rapport à ma position habituelle, en fait c’est centré sur le vélo) Je me rends compte que lorsque je suis en confiance, c’est cette position que j’ai naturellement. Alors que quand je subis, je suis trop en arrière. Il faut donc que je me force à avoir cette position tout le temps. Le problème c’est que j’ai tendance à repartir en arrière dans les sorties de virage, comme pour pousser le vélo. Ca va etre dur à corriger ce défaut. Tout ça, c’est le résultat de 25 ans de pratique, donc difficile de corriger.
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les coudes écartés, alors là c’est pas du tout naturel, surtout avec un cintre large. Je me force à le faire mais ça fait bizarre
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le freinage: ce que le mcf m’explique, c’est qu’on perd mois de temps à aborder un virage doucement, que de rattraper une mauvaise sortie. Logique. J’ai encore ce fichu défaut de ne pas relacher complètement le frein arrière . Il faut que m’efforce de plus freiner en entrée pour vraiment tout lacher en sortie.
Au début, j’ai du mal à suivre le mcf, je dois relancer pour le suivre, alors que lui ne pédale pas. Il faut bien admettre qu’en ayant quasiment le meme vélo, le meme gabarit, et en roulant sur le meme sentier, il va plus vite que moi, c’est bien qu’il y a un problème.
Arrivé en bas, on remonte, cette fois, je me sens mieux, la digestion est passée, ça sera plus facile pour m’appliquer. On part sur une bleue. Cette fois c’est du single, un poil technique, je me sens mieux, ça correspond plus à ma pratique habituelle et en plus, je commence à avoir le vélo en main.
Arrive une épingle, hop je suis en arrière en sortie et je me fais reprendre par la patrouille
Fin de journée, après la 4ème descente, je commence à être bien cassé. Pourtant 4 descentes c’est rien, ça fait à peine moins que 2500m de D-. Je pense que la chaleur en tenue de combat + la digestion en début de séance + tous les conseils à encaisser y sont pour quelque chose.
Dernière descente, je m’efforce à appliquer tous les conseils, c’est encore trop tôt pour le sentir au niveau des sensations, mais il parait que vu de l’extérieur je roulais mieux. Je ne sais pas si c’est vrai ou c’était pour me faire plaisir qu’il a dit ça Ce qui est sur, c’est que je connaissais mieux la piste, les trajectoires et où il fallait ralentir pour bien tenir la traj.
On n’aura fait que des vertes et des bleues, en roulant doucement, mais au moins on a bien travaillé les bases. Et même si c’est un peu dur à encaisser tout ça, et que je me suis sans doute moins fait plaisir que lors d’une arsouille entre potes, je me dit pourquoi je n’ai pas fait ça plus tot.
Moralité: c’est bien de vouloir lacher les freins et d’essayer de descendre vite,ou au contraire d’aller dans du méga technique, mais c’est pas comme ça qu’on progresse. Il faut accepter d’aller faire des vertes à allure modérée et de travailler la technique de base sur des virages relevés que de chercher à tout prix à aller vite.