Samedi je suis allé rouler dans le Dauphiné. J'ai profité d'avoir affaire chez mes parents pour venir avec un vélo. J'ai habité durant 15ans dans ce petit village et ça fait donc plus de 20 ans que je connais ce coin. C'est là que j'ai acheté mon 1er vtt. C'est dire si y rouler n'est jamais totalement neutre pour moi.
Panoche en we, Fredo aux abonnés absents, Marco sous la couette, Aldo aux fourneaux, Fab à la piscine, nous nous sommes retrouvé à deux avec Erbi pour cette petite sortie. Une incroyable douceur, pas du tout de saison et un soleil quasi printanier sont de la partie. L'ami Erbi est venu avec son nouveau jouet, un Genesis Caribou du plus bel orange.
On sort du village pas les petites rues. Le bruit produit par les boudins du fat bike sont sans appel : un fat, ça colle au terrain 
Mais nous n'avons que peu de goudron à faire pour rejoindre le 1er chemin. On taille gentillement la bavette, profitant de la circulation inexistante.
Nous quittons rapidement le bitume. Nous voilà au milieu des champs, un peu tristounets en cette époque de l'année. On s'échauffe tranquillou sur le large chemin. Arrive la 1ere montée, une large piste qui grimpe régulièrement au bord d'une vigne. Pour ceux qui ne connaissent pas le coin, une des spécialité c'est le galet. Cela rend les chemins parfois difficiles et fuyants. Le lieu ne déroge pas à la règle. Mais je vois Erbi s'envoler devant. Son fat semble avoir une sacré adhérence et se joue du terrain, là où je dois mettre des watts. Et comme son vélo est en simple plateau (30 dents) il avance beaucoup plus vite. Bref, il me met minable 
On arrive au plateau. On progresse rapidement et le chemin large nous permet de taper la causette. Ça fait aussi partie du plaisir de ces sorties. A Sérézin je constate avec malheureusement que la piste a été goudronnée 
Rapidement on retrouve le chemin et on attaque le 2eme coup de cul de ma matinée, un beau raidar fuyany où Erbi me dépose encore une fois. On parvient sur le deuxième plateau. Erbi patiente en m'attendant. Hop, pas de pause, je continu !! Rapidement on traverse le plateau et on arrive vers une montée qui, dans mon souvenir, pique un peu les mollets. Un gilet orange au loin. Pas bon ça, cela sent la battue. Finalement les chasseurs sont juste postés et le chemin est open. Le sol est nettement moins accidenté et j'arrive à suivre Erbi sans pb. On grimpe à un bon rythme et au sommet il nous faut enlever une couche. Je suis à la limite d'enlever les jambes de mon pantalon et de rouler en court. Le 22 novembre !
On cause chiffons. Erbi m'explique qu'un fat c'est 0.5 bar, et que cela se règle au gramme prêt. Il a investi dans une mini pompe à pied, qui est fort amusante. Bon on va pas attendre que la neige tombe pour compter les boules ? On repart ... La typologie des lieux change et le terrain pierreux fait place à de la terre. Terre + pluies des derniers jours = boue. Tandis que je galère un peu, Erbi se joue de la bouillasse avec ses pneus de tracteur. 'culé 
On arrive sur les hauteur de Sérézin. Encore un gros coup de cul. Il est pas long mais je m'accroche pour suivre Erbi. Dans les passages en caillasse il avance bien tandis que je sent ma roue arrière perdre de l’adhérence. Je ne lache rien et je lui colle à la roue. Quand le terrain redevient plus dur je mets les gaz et arrive à le doubler. L'honneur est sauf, je ne ferais pas fanny !
L'endroit est des plus sympathique. Des prairies, des bois, du ciel bleu et au loin les montagnes. Ici, par temps clair la vue sur la chaine des montagnes est superbe.
On trouve même ... des petites marguerites en fleur au mois de novembre !
Cette randonnée a un profil en "escalier". Une montée, un plat, une montée, un plat...sauf dans cette zone, où il faut passer sur l'autre flanc de la vallée. On commence donc par une jolie descente en single.
Puis après une légère remontée, on attaque une autre descente, plus trash, bien ravinée, peu fréquentée et donc souvent truffée d'obstacles. Je part le premier. Ça tabasse pas mal. Il y a de grosses ravines. Et surtout il y a de la feuille ! Je déteste ça. Impossible de deviner ce qui se cache sous le manteau de feuilles mortes. Vu les secousses du vélo, c'est pas du light ! Je lâche un peu les freins. Aie !!! Erreur de pilotage...je sort de ma trajectoire et part sur la gauche. Je rattrape mais j'ai du couper la route à Erbi qui est en embuscade. D'ailleurs au virage, il en profite et me met un vent grave dans la descente.
En bas c'est la rivière. Elle est grosse et le gué est noyé. Erbi ne réfléchi pas il fonce. De l'eau quasi jusqu'au moyeux, il passe facile. Je tente de le suivre. C'est largement plus laborieux mais j'évite toutefois la baignade. J'arrive quand même de l'autre coté les pieds trempés.
Sur l'autre rive, le chemin qui remonte n'est plus qu'un ruisseau dans le quel il faut avancer. C'est "RoanneNet revival". Le courant a mis à nu la roche à certains endroit. On alterne les passages en rocher avec de la bouillasse bien molle.
A ce petit jeu là le fat bike est redoutable. Erbi passe tout avec facilité. Il me faut plus de jus et de tempos pour parvenir en haut.
Dans la forêt en revanche, nous sommes quasi à égalité. Le lieu est humide et boueux même en été. Quad, moto, 4x4 ont ravagé l'endroit. Erbi tente un passage mais doit renoncer.
On pousse le reste de la montée. Puis c'est la traversée de la forêt. Une belle forêt avec de beaux arbres, explosée de couleurs en cet fin d'automne. quand on en sort, c'est pour se retrouver dans un paysage de prairie où paissent des vaches sous le soleil. On se croirait en Normandie. Par contre le terrain est ultra collant; Boue et herbe. Et de la boue collante on va en avoir notre dose jusqu'au lieu dit "Charnier" (tout un programme... ). Dans un endroit je crois même qu'il me fallait faire deux tours de roue pour avancer d'un tant ça patinait. !
Une petite liaison par la route (le temps pour moi de tester le fat sur le bitume) et on attaque la dernière montée de la journée, celle du bois de Valin. Là encore terrain gras. J'assure la première partie mais Erbi fini par me crucifier sur place. Je pose pied à terre à 50cm du 1er coup de cul (Erbi aussi, na !) et on termine la montée au moral. Il reste à traverser le bois par la crête. Les couleurs sont sublime. On a beau avoir plus d'un siècle à nous deux, on ne se lasse pas de ce spectacle.
Nous sommes au sommet de la rando et au 3/4 de la distance. Après avoir monté maintenant il est temps d'attaquer le profil descendant. Combien de fois ai-je fait ce parcours ? 40 ? 50 ? plus ? Je ne m'en lasse pas. Entièrement dans un bois, o,n attaque par une allée large. Puis c'est la biffurc' à gauche. Attention à ne pas la louper !! Petit faux plat, il faut vite penser à monter qq pignons. hOP !!!! Relance ! Pif à droite, paf à gauche, et on recommence. C'est parfois serré et le chemin serpente entre les troncs. Rester attentif car il y a cette put.... de souche en pointe, un vrai éperon, juste entre 2 troncs. Placement fin du vélo obligatoire. Ca passe !! Hop relance....à ce petit jeu là je sent que mon Sunn est plus à l'aise que le Genesis. On arrive à l'allée du château. 20 m sur la gauche et on replonge dans un sigle dans le bois. Gazzzzzz....pif, paf, pif, paf...dré dans l'pentu !!! Putai..... c'est grasssssss....je contrôle comme je peux, en bas je relance. Enfin la bifurc'...."On fait du rab !!!!". Et je tourne à droite. Là ça grimpe. Tout à gauche et mettre le jus. La pente est régulière, en haut il suffit de lâcher les chiens. Quand j'arrive à la croisée des chemin je me retourne. Ce coup-ci c'est c'est moi qui ai gagné !
On termine par un beau petit single que Erbi découvrait avant de débarquer au bord de l'étang de Vallin.
Il ne nous reste plus qu'à nous laisser glisser sur le village, non sans passer à coté du "Siège du Seigneur" un soit-disant lieu magique. Nous traversons le village, et à la petite chapelle nous basculons dans la dernière descente où Erbi me met la pression grave. 5mn plus tard nous lavons les vélos, avant un petit biering bien mérité.
Ce petit circuit reste décidément ma petite madeleine de Proust vététesque à moi et j'ai eu grand plaisir à le partager ce samedi avec un des sociétaires de notre petit crew de l'Albatros Team.
Vivement qu'on recommence !
aussi
