Le problème d'un CR , c'est qu'on finit par oublier de raconter la moitié de ce qu'on a à dire, surtout quand il a été saisit sur un téléphone "intelligent" et son clavier peu pratique qui n'incite pas à la logorrhée . Donc voici la version longue:
J'avais repéré sur carte une piste permettant de rejoindre par le haut un joli sentier. Je voulais aller voir de plus près.
Je pars en début d'après-midi,
- au départ, j'ai 10km de liaison, enfin 7km par la "nationale", mais 10kms en l'évitant. Alors pour pimenter un peu cette liaison, j'ai rajouté 150m de D+ et de D- pour emprunter exactement la même descente par laquelle je vais terminer la sortie. Je l'aurais donc fait de jour en conditions normales et de nuit à la frontale .
- pour gagner du temps, je décide de monter par la route. J'ai pas encore atteint la petite route de montagne, que déjà alors que je suis sur bande cyclable une $£ù%§ me taille un short. Je reste mesuré pour manifester mon mécontentement, pour ne pas gâcher ma sortie. Ah les joies de la route ! Plus loin, alors que l'incident est oublié, je décide de continuer par le bitume dans le but d'économiser mon temps et mon énergie. C'est en principe une petite route de montagne où il n'y a jamais personne.... mais pas le dimanche aprem. 5 voitures qui me doublent, 2 minutes de répit, encore un train de 5 voitures, puis un autre, avec les odeurs de diesel qui vont avec. Ça me gonfle, et je finis par jeter mon vélo sur le talus. Bref, je comprends pourquoi je ne fais pas de route. Je me calme et puis par miracle, la circulation se calme elle aussi: les répits passent à 10 minutes et le nombre de voitures consécutifs chute à 2 de temps en temps, ce qui devient tout de suite plus acceptable. La route passe dans une combe ombragée (je serais bien resté au soleil), pour le retrouver au sommet.
La montée est raide, je fais quasiment tout sur le petit plateau (ah oui vous êtes tous en mono... bon vous avez compris). Il parait qu'il y a des pourcentages à 18%, j'y crois pas trop, par contre, le panneau en bas annonce 6km alors qu'il y a 700m de D+ (6.4km pour 676m de D+ ... En tout cas, j'y ai quand même passé 50min dans cette montée)
En arrivant sur place, je me rappelle que le belvédère à côté du parking a été aménagé récemment, ce qui peux expliquer l'affluence. Je pense pas que ça soit le monastère de bonnes sœurs qui attire du monde.... on sait jamais
De toutes façons, 100m après avoir passé le parking, je suis seul.
Je monte encore 8min31 par une piste forestière avant d'arriver au bout de celle ci. De nombreux véhicules de chasseurs y sont garés.
Il y a une bifurc:
Le sentier balisé descend. Je sais pas ce qu'il vaut, par contre, il faut tout remonter à la suite en portage. Je veux tester la piste qui traverse tout droit.
Un panneau annonce "chutes de pierres ! piétons interdits" M'en fou je suis à vélo! Par contre si je dois m'arrêter porter, serais-je considéré comme piéton?
Un autre annonce "chasse en cours". On est en milieu d'après midi, la chasse doit être terminée.
La traversée sur piste est rendue impraticable à cause de la présence de gros blocs, donc je finis par me transformer en piéton. Je comprends mieux l'interdiction, le coin est carrément dangereux, mais bon le climat est stable, pas non plus de coups de gel/dégel ou d'avalanches comme en hiver, donc pas de raison pour me prendre un éboulement.
Je croise un gros groupe de chasseurs transportant plusieurs dépouilles d’animaux à bout de bras (cerf, sanglier, des pattes qui dépassent d’un sac à dos). Ils m'ont pris pour un inconscient qui s'engage dans la montagne à 17h. (facile à dire quand on monte son pickup au bout de la piste forestière, alors que j'ai mis au moins 1h30 pour atteindre ce point ) Ils me questionnent sur ce que je veux faire, je regarde de nouveau la carte: j'ai mis 2h pour arriver jusque là, j'ai encore 2h avant la nuit, et j'ai encore 2km/200m avant la descente, je veux faire les 15 premières minutes de descente de jour, le reste je peux le faire à la frontale, donc j'ai une petite heure de marge, pas la peine de me faire stresser, je suis dans les clous. J'ai conscience que j'ai pas tant de marge que ça, mais bon, j'avais envie de passer la matinée avec mes filles et j'avais envie de changer de mon tour habituel, donc c'est comme ça. (et puis si j'étais parti plus tôt, ça aurait été dangereux à cause de la battue)
Après que je sois seul, c'est un autre problème: je veux pas emmener du monde dans un secteur que j'ai pas repéré. Je me rappelle encore de Panoche, de roue libre qui a divorcé un peu à cause de moi, suite à un repérage non repéré ... Donc je repère les lieux avant seul et si je suis sûr de moi, j'y emmène du monde, même si je sais que c'est complètement con.
Bref, une fois passé les chasseurs, le chemin est recouvert d'une trainée rouge. Je sais pas si c'est du sang de cerf ou du sanglier, j'espère juste que ça ne va pas attirer les loups !
A la première bifurc, lorsque la piste recoupe le sentier que j'ai quitté au parking des chasseurs, je décide de quitter les traces de sang et de remonter le sentier en portage. De toutes façons la piste n'était pas roulante.
Le sentier est une màc un peu trop étroite à mon avis pour être empruntée à la descente. Par contre, il se monte bien en tout cas à pied, car il n'est pas très raide. Dommage qu'il soit si étroit, sinon j'aurais tenté sur le vélo !
J'arrive sans encombres à la crête qui permet de basculer de l'autre côté.
Allez hop, il ne faut pas trainer, l'heure tourne ! Déjà la forêt en versant Nord est sombre, j'ai du mal à suivre le sentier: un balisage jaune qui devient de moins en moins praticable et ça ne descend plus beaucoup. J'ai un doute, bizarre c'est balisé pourtant. Vérification GPS, ah bah non, on n'est pas sur le sentier. Bon allez, la pente n'est pas très raide ici, je coupe 30m dans la pente en descente, ça rejoint une piste (inroulable, car non parcourue depuis des décennies), pour rejoindre le sentier.
Je me perds de nouveau , car il y a plein de chemins. Je m'en rends compte rapidement , c'est pas grave, demi-tour j'ai retrouvé ma trace, mais j'ai perdu environ 20minutes avec ces erreurs et j'ai pas tant de marge que ça.
Ensuite, c'est une descente sur single inattendue (piste sur la carte, mais sentier en vrai), une dernière remontée, ah et enfin j'ai retrouvé le sentier que je connais !
Et ben, franchement la solution la plus facile pour faire rejoindre la belle descente que je connais c'est finalement de la remonter en portage ! Tous les autres accès sont des galères. Bon par contre, ça fait des belles balades, c’est joli, sauvage (alors que la ville est juste en dessous)
La descente sinon, ça commence par un passage interdit à Jean Phi. Il y a un câble, un bout de sentier suffisamment large pour mettre les 2 pieds (50-60 cm peut être ) et du gaz, on ne voit pas le fond ! Mais le passage étroit ne dure pas, et la suite c'est du bonheur.
On arrive sur le bord d'un cirque. Le cadre est grandiose. J'ai pas d'objectif "œil de poisson" pour tout faire rentrer, j'ai essayé le panorama sur le "smartphone" (voir la dernière photo), mais on perd l'impression de grandeur du site.
Pourtant en vrai, avec ce nuage qui coiffait le haut du site, ça rendait pas, la photo non. Ça écrase. On a pas l'effet "whaou!" comme en vrai.
La suite c'est du sentier en épingles plutôt facile, avec quand même quelques passages techniques. Le seul dommage c'est que le sentier se termine à 800m d'altitude - on est encore haut. La suite de la descente, n'est pas franchement intéressante, en tout cas jusqu'au col de la placette situé 200m plus bas je m'équipe pour la nuit.
Du col de la placette, il y aurait encore moyen de mettre 400m de D+ dans les manivelles pour faire une très belle descente qui termine tout en bas à 191m d'altitude.
En général, à ce stade de la balade, j'aurais fait 150m pour rejoindre la dernière partie de la descente : une belle màc dans les buis (moins belle du coup à cause de la pyrale)
Mais bon, de nuit, je préfère jouer la sécurité, allez au plus rapide chez moi, remontée de 100m pour aller chercher chercher une descente plus facile qui descend sur le bon versant et qui se termine donc par le même bout de single par lequel j'ai commencé la balade.
Je pense que personne m'aura lu, mais j'avais encore plein de choses à raconter.