Cri du singletrack - Mars 2009 - Environnement et vtt

[color=darkblue]Cet article (http://vttnet.org/article.php?id_article=900)vous interpelle, vous voulez débattre sur ce sujet, exprimez-vous…


Qu’il est bio mon vtt

[i]Le vélo en général est-il un mode de déplacement propre ? Assurément oui. Surtout si on le compare à la sacro-sainte voiture !

Maintenant, le vtt, puisque c’est le sujet qui nous intéresse, comme loisir l’est-il tout autant ? Pas si sûr que son bilan écologique soit encore aussi flatteur…
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Parce qu’entre la fabrication des pièces qui le composent et l’utilisation qu’on en fait, il peut y avoir de sacrées différences. Intéressons nous dans un premier temps au matériel et prenons en considération l’élément principal : le cadre.

Il est léger mon alu, il est beau mon carbone, il est rare mon titane

Et surtout, pour la quasi totalité d’entre eux, il vient de loin. Vous êtes vous déjà demandé si la société qui a conçu les tubes et celle qui a soudé votre cadre, toutes deux presque forcément basées à Taïwan ou en Chine (de plus en plus), respectaient au mieux (ou plutôt un minimum acceptable) les normes environnementales mais aussi sociales (si tant est qu’elles existent) ? En clair, votre joli cadre est-il bio et « commerce équitable » approved ou un pur produit mondialisé ?

Et cet assemblage de tubes, comment est-il arrivé chez le bouclard du coin ? A la nage ? Et bé non, en containers ou même par les airs s’il était pressé ! Voilà encore un coût énergétique à lui ajouter. Il en va de même pour le reste des périphériques, des roues à la selle ou au cintre en passant par les freins (pas très vert le DOT !), les matériaux utilisés sont les mêmes que pour le cadre. On peut aussi ajouter l’énergie nécessaire au recyclage (s’il y a et si c’est possible) de ces pièces une fois en fin de vie.

Bon d’accord, c’est infime comparé à la fabrication de la moindre voiture mais je parlais de vtt en tant que loisir et non mobilité (l’un n’empêchant pas l’autre).

Maintenant que je l’ai mon bô vélo, il faut que je m’en serve et aussi parfois que je le(/me) montre (avec) !! Et comme je ne l’ai pas payé (cher peut être) pour rien, il faut le rentabiliser. A moi donc toutes les randos de France, de Navarre et d’ailleurs et qu’importe la distance pourvu qu’on ait les singletracks !

Va rouler qu’ils disaient

Prochaine sortie du couple spad-biker à la rando « JeRouleVert » de la ville d’à côté ou de plus loin… Pour s’y rendre ? La voiture évidemment (bien sûr) ! Et c’est comme ça qu’on se retrouve par centaines (voir plus) au départ de randos qui, en plus, parfois nous font regretter d’avoir délaissé nos sentiers habituels (si on en a mais c’est une autre histoire). Et pour celui qui pratique la compétition c’est pire encore, ça peut se compter en centaines de kilomètres motorisés.

Je pourrais aussi citer les pratiques « alternatives » à la mode, effectuées à grand renfort de manip’ voitures et autres remontées mécaniques dieselisées. Ca frôle le paradoxe en plus : faire le plus de vtt possible en pédalant le moins possible !

Ca ne manque pas un peu d’huile de genou et de sueur, voire de courage ? Si Corneille avait été vététiste il aurait pu dire : “A monter sans effort, on descend sans gloire” !

Mis bout à bout, voilà qui nous fait quelques KW d’énergie utilisée (gaspillée ?). L’annulation de cette ardoise environnementale nous coûterait alors pas mal d’effort si on voulait la rembourser avec nos petits mollets, ou pas mal d’arbres à planter !

Être ou ne pas être… schizo

Avez-vous aussi remarqué la mise au vert de tout et n’importe quoi ? C’est à la mode et du coup récupéré de partout et bien souvent par les pollueurs en chef qui s’achètent une conscience et une bonne conduite au vil prix de la comm’ à tout va. Même si tout le monde n’est pas dupe, ça finit par s’ancrer dans la mémoire populaire.

La presse spécialisée dans notre sport n’échappe malheureusement pas à cette schizophrénie ambiante et quasi généralisée. Et que je te fais un édito sur la sauvegarde de la planète et, dans le même numéro, que je te parle d’un héliportage pour aller tâter de sentiers vierges de toute trace de crampons ou de mon dernier trip journaleux à l’autre bout du monde. Complètement fou !! Sûr que ça fait rêver mais est-ce bien raisonnable ?

Agir

Mon propos est volontairement démagogue et donc exagéré mais pas pour autant « à côté de la plaque ». Il appelle à réagir et surtout à AGIR !

Alors, les beaux jours revenus, avant de vous rendre sur votre prochaine rando/course/sortie, faites un geste pour la planète et utilisez les bons plans : covoiturez, prenez le train, roulez près de chez vous…

PS : la prochaine fois, on s’intéressera aux us et pratiques des vététistes, et plus particulièrement ceux de la race des gorets qui polluent à loisir les sentiers…