Hello
Même si le velosacoche n'est pas le sujet préféré ici, voici le CR de ma balade de 6 jours de la semaine dernière, entre Genève et Arles par la ViaRhôna, mais pas que (et encore heureux)
Jour 1 - Genève - Morestel
Départ 6h11 de la gare de Lyon à Paris direction Genève en TGV. Le TGV Lyria n'est pas aménagé comme le sont classiquement les TGV SNCF, à savoir que le compartiment permet d'accrocher 3 ou 4 vélos à la verticale, et de mettre des bagages de l'autre côté. Ça change du système de siège replié et de sangles que l'on connait ... plutôt positif.
Arrivée Genève sous un ciel bleu. C'est à ce moment-là que je tilte qu'en Suisse les € ne passent pas, c'est con j'aurais bien mangé des viennoiseries, tant pis j’attendrai la frontière.
La sortie de Genève est plutôt pas mal, on évite les axes. Par contre elle passe par des petits chemins qui sont parfois pentus (je dirais facile 10-15%) et peu larges (chemins piétons).
On arrive ensuite dans la campagne, mélange de pistes cyclables dédiées et voies partagées qui peuvent être gênants pour certains car un peu passantes, mais qui pour moi sont très bien.
Les paysages défilent, un peu de dénivelé au milieu des champs. On passe la frontière sans vraiment la voir car aucun panneau n'indique le changement de pays, on a directement droit au panneau d’arrivée en Haute Savoie, un peu déçu ...
On continue en France avec alternance de petites routes tranquilles et de routes passantes, pas de voie dédié pendant un long moment. Tout ça avec les Alpes en arrière-plan, c'est superbe.
S'en suit la vraie voie verte de la ViaRhona le long du Rhône, qui se prend avant Belley. Cette partie de voie verte serpente le long du rhône est très agréable.
Il fait assez chaud, j’enlève mon cuissard et ne le remettrai que quelques jours plus tard pour le Ventoux. Je cale également mes gants sous une sangle, je m’apercevrais le soir que j’en ai perdu 1, ce qui sera assez chiant par la suite
La journée déroule et tout se passe bien, cependant en fin de journée je commence à en avoir marre de longer le Rhône mais mon étape arrive à sa fin. J'ai prévu de dormir dans un pseudo camping près de Groslee, durant tout l'après-midi j'ai cherché de quoi acheter à manger pour le soir, mais rien trouvé.
J'arrive donc à Groslee, je demande à des locaux qui me répondent qu'il n'y a aucun commerce, ni restaurant. Merde j'ai faim. On me dirige vers la ville de Morestel qui se situe à 10km dans les terres. Je m’exécute.
Morestel est une jolie cité médiévale, avec pas mal de restaurants (dont 3 kebabs !). Je vais tout d'abord m'installer au camping municipal situé en centre-ville. Pas très rempli car on y est que 2, au moins j’ai le choix de l’emplacement.
Je monte mon camp de base avec une nouvelle technique que j'ai vu sur la toile, l'utilisation du vélo en support du tarp. Ça fonctionne très bien, rien à redire
Direction la ville pour diner dans un bon restau et retour au lit. La nuit sera chaude et il n'y aura pas de rosée le matin, cool !
147km - 1263m D+
strava.com/activities/305831690
Jour 2 - Morestel - Saint Vallier
Etant donné que la veille au soir j'en avais un peu marre de suivre le Rhône et que je suis dans les terres, je décide de couper dans les terres, ça me fait gagner quelques km et rajouter du D+. Le Bugey c'est joli, avec de petits villages très sympas, je ne regrette pas mon option même si parfois j'emprunte quelques routes un peu passantes.
L'arrivée sur Lyon est très agréable, puisque très bien aménagée sur les berges du Rhône restées nature. On emprunte le Grand Parc, très agréable, on longe l'autoroute pour enfin arriver dans Lyon pas loin du parc de la Tête d'Or, toujours aussi beau.
On reste sur les quais du Rhône pendant toute la traversée, je jalouse toujours Lyon et ses quais si bien aménagés par rapport à ceux de Paris ...
Le drame commence peu après le passage du pont Raymond Barre qui soit-dit en passant, est superbe
La ViaRhona préconise de rallier Givors par train, on comprend pourquoi. Le pont de la Mulatière est une horreur à passer, la suite aussi.
Plutôt que de passer par l'itinéraire proposé (D315 merdique), je passe par les terres qui est je pense plus sympa, mais bien plus dur car énormément de montées.
A Givors j'avais prévu de continuer en traversant un petite partie du parc du Pilat, mais je suis un peu fatigué et préfère reprendre la ViaRhona officielle.
On retrouve alors l'alternance de belles portions (Ile du Beurre etc) avec de très longues lignes droites sur digue sans fin, je me fais chier
Un petit groupe de cycliste revient peu à peu sur moi jusqu'à me rallier, après discussion ils sont une bande de 15 amis qui font Strasbourg - Marseille avec des étapes de 150km, mais suivi par une camionnette avec tout leur bagages, et ils dorment en Chambre d'Hotes/Hotel tous les soirs, du coup ils sont très légers sur leur vélo de routes (certains en vélo type CLM ).
Très sympa on roulera une vingtaine de km avant que je ne les laisse derrière moi (gros groupe = grosse inertie).
Il fait beau, je continue à rouler jusqu'à Saint Vallier, ville dans laquelle je m'installe au camping municipal. Cette fois je ne pose pas le tarp et dors à la belle étoile. La nuit sera belle.
158km - 627m D+
strava.com/activities/305831974
J3 - Saint Vallier - Cruas
Après 2 jours à avoir suivi le parcours plus ou moins officiel et longé le Rhône, je suis très heureux d'en sortir pour aller en Ardèche.
Objectif du jour - rallier la ville du Cheynard ou se situe le départ de la DolceVia, ancienne vois ferrée aménagée jusqu'au Rhône.
Peu de temps après avoir quitté le Rhône, je rencontre quelques cyclos sur la route qui vont vers la même ville que moi : Lamastre. Mais peu de temps après je les quitte car ils utilisent une route passante plus roulante alors que je préfère les petites routes. Ils me préviennent tout de même que la route que je veux emprunter grimpe fort, mais ça je le sais : ça me permet de me préparer au Ventoux (ou pas).
Après Lamastre j'emprunte quelques portions de l'Ardèchoise et passe au col des Nonières, s'en suit une descente et l'arrivée au Cheynard.
Voie verte de Lamastre au Cheynard :
Les paysages sont superbes, la vallée de l'Eyrieux est très belle, la voie verte est à 40% goudronnée (voie d'accès pour les résidences qui jouxtent la voie) et 60% chemin environ.
Malheureusement elle n'est pas en revêtement stabilisé, mais piste. Ce qui fait qu'avec mes pneus de 28mm, je passe plus de temps à éviter les cailloux qu'à regarder le paysage
Je regrette aussi l'absence d'indications permettant de rejoindre la rivière, pour pique-niquer et faire trempette.
Ce sont 45km magiques, qui se terminent bar une baignade dans l'Eyrieux, à poil bien sûr.
Je continue un peu sur la ViaRhona et décide de m'installer dans le camping de Cruas, la nuit sera encore belle.
135km - 2000m D+
strava.com/activities/305832164
J4 - Cruas - Malaucène
Aujourd'hui est le jour où je quitte le Rhône. Etant donné que j'ai un peu d'avance sur mon parcours (40km environ), je décide de remanier l'étape du jour.
On commence par longer le Rhône, on s'y fait chier sur des digues en ligne droite pour changer, le seul point positif de la journée le long du Rhône sera la passerelle de Rochemaure, réhabilitée il y a peu pour piétons/vélos :
Maintenant direction l'Est en direction du Ventoux demain. Dès que je quitte le Rhône c'est l'arrivée dans les vignobles sur de petites routes magiques, et de très beaux villages.
Je repère sur mon GPS un cours d’eau ou manger. Une fois au bord manque de bol il n’y a pas d’ombre de mon côté, pas grave j’enlève le bas et traverse vélo sur l’épaule dans 40cm d’eau pour rejoindre l’autre côté, puis baignade (toujours à poil).
Les dentelles de Montmirail :
Je finis par 2 cols que je n'avais pas remarqué quand j'ai tracé mon parcours la veille, c'est pas plus mal ça me rajoute du D+.
Pour la nuit je choisis une chambre d'hôtes car le vent s'est levé et je préfère me reposer pour l'étape du lendemain. La piscine a été remplie la veille, elle est sale et froid, mais je me baigne quand même.
120km - 1200m D+
strava.com/activities/305832447
J5 - Malaucène - trou perdu pas loin de Cavaillon
Départ un peu tardif à 7h30 pour aller grimper le Ventoux, les températures ont chuté de 10° par rapport à la veille, et un vent à 70-80km/h en rafale, ça promet.
J'enfile le maximum de couches possible, les locaux me disent qu'en haut ça doit titiller le 0°.
La grimpette débute, tout se passe bien, je double des routeux, des routeux me doublent. La montée depuis Malaucène n'est pas la plus dure (qui est Bedoin) mais pas la plus facile ( Sault).
Je prends mon pied à grimper, mais je suis plutôt diesel : les premiers kilomètres sont plus durs, la fin est beaucoup plus facile pour moi. Je me permets même de doubler des cyclos qui m'avaient doublé auparavant, intérieurement je jubile
Arrivée au haut, on m'annonce -3°, avec le vent ça équivaut à un -10/-15°, on se les gèles
J'enfile mon coupe-vent, met mon buff, prends 2/3 photos et tente de débuter la descente. Mais au bout de 10 mètres mes mains sont tellement gelées que je ne peux quasi plus plier mes doigts. Je regrette amèrement d’avoir perdu mon gant le premier jour, saleté.
Je décide alors d'enfiler mes chaussettes de rechange et mes bas de pantalon (pantalon de rando qui se transforme en short) sur les mains, c'est mieux mais pas la panacée. Je grelotte.
Mes poils de jambes gèlent, mes chaussures aussi et mon vélo est recouvert d'une couche de glace :
La descente est affreuse, j'ai froid, je n'avance pas. C'est l'horreur. J'ai une pensée pour les routeux montés en t-shirt avec seulement un petit coupe-vent en poche, alors que j'ai 4 couches sur moi.
A mi-descente, je profite d'une envie pressante pour me réchauffer les mains comme on dégèle une serrure de voiture à l'ancienne. A la guerre comme à la guerre
Je finis la descente en grelotant et me pose à Sault dans un café pour me rechauffer. Un cyclo qui vient de descendre également me dit qu'il a dû descendre une longue partie à pied à cause du froid, et que pas mal ont fait demi-tour lors de la montée.
Pour la suite j'hésite sur une partie du parcours entre 1) la route que j’ai prévue vallonnée en bas du Luberon 2) prendre une voie verte qui part d'Apt via une ancienne voie de chemin de fer direction Cavaillon, d’une platitude exceptionnelle.
Après discussion avec des cyclos, ils me suggèrent la route des crêtes sur la partie sud, la route est parait-il en bon état et les paysages superbes. Mais sujette au vent et avec bien plus de D+.
Etant d'une nature facile à convaincre, je me dis banco j'y vais
Mais d'abord j'ai 300m de D+ pour passer le col de la Liguière avant de redescendre sur Apt. J'embarque avec moi une petite barquette de fraises du pays dans mon sac, miam.
Débute alors la montée vers la route des crêtes, je commence à avoir un peu mal aux genoux et je passe tout à gauche sur ma transmission dès la petite montée (càd 30x36).
La montée se passe bien, la vue d'en haut est excepetionnelle, tout comme le vent qui souffle un max.
Arrivée à la fin de la route, je commence à penser ne plus vouloir dormir en camping cette nuit à cause du vent, mais plutôt dormir en dur car j'en ai marre de ce putain de vent. J’ouvre mon sac et découvre du jus de fraise partout à l’intérieur, ça pue le vomi. Merde j’aurais dû toutes les bouffer ces fraises.
Arrivée sur Cavaillon, je passe quelques coups de fils et trouve refuge dans un centre équestre qui fait chambre d'hôte. Demi-pension (repas du soir + couchage + petit-dej) pour 40€, je suis ravi.
Le couple qui tient le centre est très sympa, me disent que je suis seul ce soir. Je dormirai seul dans un dortoir de 12p, génial.
135km - 3038m D+
strava.com/activities/305832723
J6 - trou perdu pas loin de Cavaillon - Arles
Pour ce dernier jour j'avais décidé de passer par de petites routes collées au pied des Alpilles, mais le propriétaire du centre me dit que c'est beaucoup plus sympa de passer au coeur des Alpilles via le GR. Il m'affirme que ça passe avec mon vélo, que les chemins sont bons.
J'y crois moyen mais je tente, mon vélo ayant fait ses preuves sur les chemins, mon côté VTTnet ressort.
Et effectivement, c'est limite limite, pas mal de parties avec des grosses caillasses, je pose pied à terre dans certaines montées par manque d'adhérence, un pneu lisse de 28mm dans la caillasse, c'est pas le plus facile
Mais les paysages sont magnifiques, je croise quelques randonneurs à pied et moutons, rien de plus.
Une fois sorti des Alpilles je traverse Arles pour rejoindre la Camargue, pas grand chose à signaler à part que c'est beau, que c'est plat et que le retour avec vent de face va être magistral
Effectivement, dans un sens je roule à 40km/h, dans l'autre je suis entre 10 et 15.
J'aperçois quelques Flamands Rose, des Hérons blancs et tout ça, je reviendrai avec ma copine faire le tour en vélo, c'est chouette comme endroit
S'en suit direction la gare d'Arles qui me déprime totalement avec son snack tout pourri d’ailleurs il ne vent pas de bières car c’est un snack Hallal, fuck. Direction Paris, voyage terminé. C'était beau
100km - 726m D+
strava.com/activities/305832786
En résumé :
- la ViaRhona, c'est sympa mais ya vraiment de quoi se faire chier si on la suit à la lettre. Je doute d'ailleurs fortement de l’intérêt au delà de Montélimar (voir même avant).
- peu d'indication sur la ViaRhona sur les sites/village à découvrir aux alentours, ya du boulot à faire encore
- pour RL, la Vallée de l'Eyrieux, go for it, c'est sublime
- faut que je refasse le Ventoux par Bedoin, et par beau temps surtout
- 800km et 8842m de D+, à 6m de D+ de l'Everest
Sur mon matos :
- j'avais réalisé un porte paquet avant en bois, il a fonctionné parfaitement, content je suis
- mon couchage manque un peu de confort au niveau des hanches, je vais devoir améliorer ça
- je ne prendrai mon cuissard que s’il fait froid, mes fesses sont bien habituées et je n’ai pas de soucis sans
- pourquoi pas faire un trip en mode "gravel" sur des pistes DFCI avec des pneus en 35mm, ça doit être le pied
- je n’ai pas utilisé mon réchaud, comme d’hab quand je l’emmène
A vous les studios