Après 2 sorties majeures en Chartreuse et dans le Vercors, les week-ends précédents, il était tentant de compléter la trilogie par une rando dans le 3ème massif grenoblois, à savoir Belledonne.
Donc je me rends à Prapoutel, au milieu des descendeurs (le télésiège était ouvert, comme à chaque vacances de Toussaint, et quand c'est pas pour le VTT, ils ouvrent pour le ski comme il y a 2 ans).
C'est tentant de prendre le télésiège pour monter, mais non, j'ai déjà pris la voiture pour monter à Prapout', je ne vais pas en plus monter au lac de la Jasse en remontée !
Décision que je vais vite regretter, car la piste qui monte au lac de la jasse, n'est pas très cardio-friendly. Je m'arrache sur le 22x36 pendant 1h pour rejoindre le sommet du télésiège ouvert.
Pendant ce temps, la vue sur les massifs environnants est sympa. La Chartreuse au dessus de la forêt:
Peu avant d'arriver au sommet du télésiège, je passe au lac de la Jasse avec au dessus de moi, l'objectif du jour, la Cime de la Jasse:
Je pourrais commencer le portage à ce niveau, mais je préfère monter un peu plus haut, pour tenter une traversée un peu avant le col de la Pouta. J'y étais venu avec Man, il m'avait fait faire une traversée aérienne limite escalade, avec vélo sur le dos. J'avais eu la peur de ma vie, à me dire que si je perdais l'équilibre il fallait jeter le vélo...
Pour ne pas faire la même erreur, vers 2100, j'entame une traversée dans les éboulis pour rejoindre le sentier qui monte au sommet.
Ca tombe bien, à pédaler comme un âne sur le 22x36, je commence à avoir mal aux genoux, un petit portage ne fera pas de mal.
Portage horrible, le vélo pèse 3 tonnes, je n'ai pas pensé à prendre un gros sac à dos de montagne, et le sac à dos de VTT ne monte pas assez haut pour soulager les épaules. Au début ça va encore, le sentier est bon.
Mais plus haut, oh tiens de la neige d'il y a 10 jours. Bien glacée par 10 jours de soleil, il faut bien assurer les pas... pas évident avec 15 kg de rab sur le dos.
Je galère pour trouver la sortie la plus évidente, le balisage se perd un peu dans la neige. Jamais beaucoup de neige, juste de quoi me mouiller les pieds et de masquer le cheminement. J'arrive bien cramé en haut.
Voilà le versant où je suis monté:
Vue sur le Mont Blanc:
Sur la Dent du Pra au Nord:
Après avoir dévoré mon cassedale, j'entame la descente. Ca a l'air joli de loin:
Mais en fait, c'est pas très roulant, beaucoup de pierres, de marches de rochers, et un sol assez fuyant compliquent la descente. Je croise quand même 2 types qui montaient de ce côté en portage, vélos fixés sur le sac à dos. Le 2ème veut me prendre en photo dans une épingle avec une grosse pavasse en entrée sur terrain fuyant. On discute, on ne doit pas avoir le même niveau, pour lui ces épingles sont comment dire... j'ai oublié le terme, enfin il voulait dire gentillettes un truc comme ça. [Edit je crois que le mot était mignonnettes] Je lui dit "mais en fait sur le vélo, elles le sont beaucoup moins". Il me répond qu'il connait la descente. Il me donne 2-3 conseils pour extraterrestres, "ah un moment donné t'arrives sur une marche, bien profilée, tu peux y aller". Tu parles, j'ai pas envie de m'en mettre une ici au milieu de la montagne. 
Cela dit, c'est joli avec les lacs du Vénétier au milieu, sur l'un des rares passages roulants:
Faudrait ressortir les photos de man sur la même balade. Il en avait fait de bien belles au niveau des lacs.
Sur la fin, il y a moins de pente, mais c'est encore plus caillouteux, il ne faut pas s'en mettre une.
Sur une remontée, la roue arrière glisse, je me coince une c.... je me roule à terre de douleur, ce qui contribue à me calmer. La suite c'est du gros chemin nase.
Trop binaire ce coin, et encore la cime de la Jasse, c'est l'un des rares sentiers roulables (mais pas roulants) du coin.
En descendant, je regrettais de ne pas avoir été dans le Vercors, dans la forêt avec les couleurs chaudes de l'automne: les hêtres dorés, les érables rouges, etc.
Bref le genre de sortie à ne pas faire tout seul, trop engagé pour se lâcher et se faire plaisir.
